C’est un discours pétillant, très pointilleux et prometteur que le patron de la junte malienne, Assimi Goïta, a prononcé mercredi, à la télévision nationale du pays, à l’occasion du 61éme anniversaire de l’armée malienne. A l’entendre, on pourrait aisément deviner le caractère déterminé et intrépide qui réside en lui. Assimi Goita redonne de l’espoir du changement à un peuple en situation difficile, mais aussi, à un continent qui semble avoir renoncé à ses mérites.
Nonobstant ses multiples atouts, le continent africain tient la lanterne rouge sur l’échiquier mondial. Plusieurs facteurs justifient cette position qu’occupe l’Afrique au plan international. Selon certains observateurs ou leaders d’opinion à l’instar du président de l’ONG Urgences Panafricanistes, Kemi Seba, la colonisation et surtout, les accords militaires et l’utilisation de la monnaie FCFA sont en grande partie, les freins qui justifient la régression du continent noir.
C’est maux combattus jusqu’au dernier souffle par certains anciens dirigeants africains dont Mouammar Kadhafi et Thomas Sankara subsistent encore et sont les preuves tangibles que le combat n’est pas fini. L’Afrique doit se battre pour son autonomie sur tous les plans: un combat uni, un combat décisif, pour son autonomie. Car, comme l’a compris Assimi Goita, la liberté et l’autonomie n’ont pas de prix. C’est un impératif catégorique qui mérite beaucoup d’abnégation, de courage, de volonté, de détermination et de la confiance pour que l’Afrique sorte du cycle infernal dans lequel elle est plongée depuis plusieurs siècles.
« C’est le lieu de saluer les grandes résiliences et de rappeler que les efforts engagés en faveur de la paix et de la sécurité seront maintenus pour préserver l’intégralité de notre territoire, la paix et la souveraineté de notre nation », a déclaré Assimi Goïta dans son discours à la nation, le mercredi 20 janvier 2022. Actuel homme fort de Bamako, Assimi Goïta ne compte pas reculer tant que le combat n’est pas fini. Il entend donner tout pour qu’au-delà du Mali, l’Afrique entière puisse souffler une ère nouvelle, celle de la liberté et du respect.
« Nous assistons à une réelle montée en puissance de l’armée malienne avec des résultats probants qui maintiennent la cohésion, la confiance et la détermination dans leur marche vers la victoire finale sur le terrorisme et l’extrémise violent », a fait remarquer Assimi Goïta, ajoutant que « le terrorisme est un phénomène transnational qui endigue tous les peuples de la sous-région et du monde ». C’est pourquoi, insiste-t-il, « l’heure n’est plus à la division de nos Etats, mais plutôt à l’union sacrée contre ce fléau. Au Mali, nous sommes convaincus que dans le respect de nos souveraineté étatiques et respectives, nous devons développer des cadres des solidarités nous permettant de satisfaire les besoins de nos populations dans les domaines de la Défense et du développement socio-économique ».
« Le destin de l’Afrique se joue en partie au Mali »
Prenant le pouvoir en août 2020, Assimi Goita a promis corriger le tir et redonner au Mali toute sa valeur. Dans cette lutte entamée il ya plus d’un an, l’homme fort de Bamako a appelé à l’union et a su rallier le peuple à sa cause. Les manifestations monstrueuses du vendredi 14 janvier 2022 pour dénoncer les sanctions de la CEDEAO à l’encontre du Mali, sont la preuve que le peuple malien adhère pleinement au combat des autorités de la transition. « Cette mobilisation prouve à suffisance que les autorités maliennes parlent au nom du peuple malien », a déclaré Assimi Goïta qui a appelé les autres peuples africains à s’unir au Mali, car, selon lui, il s’agit du combat de l’Afrique entière.
« Le combat que nous menons est devenu un combat panafricaniste, ce n’est plus un combat du peuple malien uniquement. C’est tout le peuple africain qui se reconnaît dans ce combat. Nous les remercions de leurs engagements et que, seuls ensemble, nous pourrons sortir nos pays de ses difficultés. Ce n’est pas uniquement un problème du Mali, mais un problème des pays du Sahel. Aider le Mali aujourd’hui, ce n’est pas une faveur, mais une obligation pour pouvoir sauver les autres pays du Sahel », insiste Assimi Goïta.
Pour le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, le destin de l’Afrique se joue en partie au Mali. « Toute l’Afrique regarde le Mali aujourd’hui, dans une certaine mesure, le destin de l’Afrique se joue au Mali aujourd’hui » , a-t-il déclaré dans une harangue aux forts accents de patriotisme, de résistance et de panafricanisme, après les manifestations du vendredi 14 janvier contre la CEDEAO.