Dans l’entretien exclusif à Jeune Afrique, Mohamed Bazoum, Président du Niger, a déclaré que « armer les civils pour combattre les terroristes est une tragique erreur », en ajoutant que « les terroristes sont plus forts que nos armées et des civils ne peuvent pas leur faire face ».
Mali, Burkina, sentiment anti-français, Wagner, tels sont, entre autres, les sujets évoqués par Mohamed Bazoum, le Président du Niger avec les confrères de Jeune Afrique. Dans cet entretien, le président Mohamed Bazoum a déclaré que son prédécesseur Issoufou avait déjà mis en garde son l’ex président Roch Marc Christian Kaboré sur le choix de la levée en masse de volontaires civils, les VDP [volontaires pour la défense de la patrie], pour épauler l’armée. Et Mohamed Bazoum l’a encore redit au successeur de Roch Marc Christian Kaboré, le lieutenant-colonel Damiba, « Si les terroristes sont plus forts et plus aguerris que l’armée, comment des civils pourraient-ils leur résister ? », a déclaré l’actuel président du Niger.
« Distribuer des armes à des civils est une erreur tragique, qui expose à deux types de risques : celui d’en faire des proies faciles pour les terroristes, de la chair à canon en quelque sorte, et celui de voir se multiplier les abus et exactions, car nul ne contrôle la moralité et le comportement de gens recrutés à la hâte et lâchés dans la nature. C’est hélas exactement ce qui se passe.” a fait savoir Mohamed Bazoum et d’ajouter que « les terroristes sont plus forts que nos armées et des civils ne peuvent pas leur faire face ».
« Wagner cherche à recruter des chevaux de Troie au Niger »
A la question de savoir si le groupe mercenaire russe Wagner qui est présent au Mali, avec des visées sur le Burkina Faso, est dans son collimateur, le président à répondu par l’affirmatif. « Inévitablement. C’est ce groupe qui est à l’origine des rumeurs de coup d’État propagées à deux reprises sur les réseaux sociaux, qu’il manipule, la dernière fois en février, lors de ma visite à Paris. Wagner cherche à recruter des chevaux de Troie au Niger, nous les avons identifiés et les gardons à l’Å“il. L’un d’entre eux, chef d’un petit parti politique, a d’ailleurs été arrêté. »