La démission du président de la cour constitutionnelle, Me Joseph Djogbénou continue toujours de susciter des commentaires. Appréciant les rumeurs qui entourent cette démission, le juriste Nourou Dine Saka Saley estime que le départ de fonction d’une personnalité publique ou politique ne devrait pas faire objet d’autant de mystère.
Vingt quatre heures après la démission de Me Joseph Djogbénou de la présidence de la cour constitutionnelle, bien malin pour le commun des béninois de dire les raisons de cette démission. Une situation qui ouvre la voie à toute forme de conjecture.
Mais pour le juriste Nourou Dine Saka Saley, il ne devrait pas en être ainsi. L’éthique, la responsabilité et le devoir de redevabilité devrait à le croire au moins dicter une raison.
En 2017, poursuit-il pour donner son propre exemple, « malgré la petitesse de ma fonction à la Mairie de Cotonou, ma démission a été suivie d’une explication rendue publique, malgré que je n’avais pas de rémunération et que je pouvais ne pas me sentir lié par une redevabilité publique ».
Quid de la nouvelle destination de Me Joseph Djogbénou…
En attendant que l’ancien président de la cour justifie sa démission et donne des pistes sur sa prochaine destination, la rumeur a déjà fait de lui le prochain président de l’assemblée nationale ou un potentiel dauphin du président Patrice Talon.
Si ces rumeurs se confirmaient, indique Nourou Dine Saka Saley, il serait atypique et indécent que Me Djogbénou occupe toute fonction politique ou publique, élective ou de nomination au sein de la République, ou même au sein d’un parti politique, après les fonctions de membre de la Cour constitutionnelle, pendant qu’une certaine opinion veut contester à un ancien président de la République de militer au sein d’un parti politique.
A croire Nourou Dine Saka Saley, les membres de la Cour constitutionnelle sont habituellement appelés « sages » de la Cour constitutionnelle. Pour lui, Cette dénomination n’est pas anodine.
« On ne va pas siéger comme membre de la Haute juridiction, de dernier recours, quand on estime n’avoir pas fini ses rêves de parcours et militantisme politiques. », martèle l’acteur politique membre des démocrates.
Selon lui, la fonction de membre de la Cour constitutionnelle revêt une double dimension de juge politique et de juge juridictionnel, de tout ce qu’il y a comme acte, décision ou comportement administratif, politique et autres jusqu’au niveau supérieur, au sein de la République.
De ce point de vue, il ne lui parait pas décent qu’après avoir été président de cette institution, qu’on puisse en arrive à occuper ou à briguer une autre fonction au sein de la République.
« Pour moi, ce sont des fonctions qu’on occupe lorsqu’on a fini de faire ses preuves et de montrer sa capacité de se mettre au-dessus de toute partisannerie, et de toute situation de conflit d’intérêt« , a indiqué Nourou Dine saka Saley.