Le professeur Luc Montagnier, qui avait reçu le prix Nobel de médecine en 2008 pour ses travaux sur la découverte du VIH en 1983, est décédé mardi 8 février, à l’âge de 89 ans, à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Récompensé en 2008, il multipliait les prises de position controversées depuis les années 2000.
Le site FranceSoir avait annoncé son décès mercredi. Le professeur Luc Montagnier est mort mardi, confirme la mairie de Neuilly ce jeudi. Figure de l’Institut Pasteur entre 1972 et 2000, Luc Montagnier, 89 ans, avait décroché le prix Nobel de médecine en 2008 avec la professeure Françoise Barré-Sinoussi pour ses travaux sur la découverte du virus du sida en 1983.
Ces dernières années, plusieurs déclarations l’avaient écarté de la communauté scientifique. Il avait notamment affirmé que les vaccins pourraient être liés à des risques de mort subite du nourrisson ou tenu de propos infondés sur le Covid-19. Devenu une figure des antivaccins contre le Covid-19, c’est le site France-Soir qui a révélé en premier, sa mort mercredi. Ce jeudi après-midi, le professeur Didier Raoult lui a rendu hommage, évoquant « un homme dont l’originalité, l’indépendance et les découvertes sur l’ARN ont permis la création du laboratoire qui a isolé et identifié le virus du Sida ».
Un prestigieux virologue et biologiste
Ce prestigieux virologue et biologiste aura reçu de nombreux prix, dont la médaille d’argent du CNRS. Professeur Emérite à l’Institut Pasteur, où il a dirigé, de 1972 à 2000, l’unité d’Oncologie virale, directeur de recherches honoraire au CNRS et membre des Académies des sciences et de médecine, il est l’auteur ou le co-auteur de 350 publications scientifiques et de plus de 750 brevets d’après l’Institut Pasteur.
Très tôt attiré par les sciences, Luc Montagnier adolescent vit Hiroshima et Nagasaki comme un choc et se tourne vers la médecine, d’abord à Poitiers puis à Paris. Puis ce fut le CNRS et les premiers contacts avec la virologie en Angleterre, où il découvre, en 1963, le mécanisme de réplication des virus à ARN et où il met en évidence une nouvelle propriété spécifique des cellules cancéreuses : leur capacité de croître en suspension dans un milieu gélifié. De retour à Paris, à l’Institut Curie, il travaille à la fois sur le mécanisme d’action et de purification des interférons et sur celui de la cancérisation par les virus.
Il est aussi à cette époque l’un des rares chercheurs à s’intéresser à ces mystérieux agents transmissibles non conventionnels que l’on désigne aujourd’hui sous le terme de prions 2008, le Graal. Ses travaux sur la découverte du virus du sida en 1983 sont récompensés par le prix Nobel de médecine, qu’il partage avec la Pr. Françoise Barré-Sinoussi. .Jean-Claude Chermann est injustement exclu du palmarès.