A l’Assemblée Nationale ce samedi, pour sa déclaration de politique générale, le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Kyelem, a abordé la question du partenariat et de la coopération militaire. Sur ce sujet, il a dénoncé la complicité au terrorisme, de « certains prétendus partenaires« .
« Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires. Où trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, l’argent qu’ils ont à profusion ? Comment des pays qui ont le contrôle de l’espace, avec des moyens modernes de détection, ne peuvent-ils pas, s’ils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ? », s’est autant questionné le Premier ministre burkinabé.
Dans sa suite, le chef de la Primature du Burkina Faso a déclaré que son pays compte diversifier son partenariat militaire. Il s’est aussi demandé si le Burkina n’a pas été jusque-là, naïf sur ses partenariats. « Sans doute. Une introspection s’impose. Nous essayerons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso », explique-t-il. Apollinaire Kyelem est catégorique. Il ne sera pas question pour le pays de se laisser dominer par un partenaire, qui qu’il soit.
Toutefois, Apollinaire Kyelem reconnait qu’il revient au peuple burkinabé de se défendre pour la préservation de l’intégrité de son territoire, bien que l’appui des partenaires n’est pas à exclure. Le Premier ministre a rassuré que le partenariat régional contre le terrorisme va se renforcer.
La France indexée
Dans sa déclaration, le Premier ministre n’a pas été nominatif, mais les manifestations ne cessent de se multiplier au Burkina Faso contre la France. Vendredi, plusieurs personnes ont rallié les rues et ruelles de Ouagadougou pour se faire entendre.
Les manifestants ont demandé le départ de l’ambassadeur français et des troupes Françaises qui sont dans le pays. Ils accusent notamment la France d’être de mèche avec les groupes armés qui ont pris le contrôle de la majeure partie du territoire burkinabé. Des allégations que la France a catégoriquement rejeté, insistant qu’elle n’a jamais dévié de sa mission qui est d’épauler les Forces de Défense et de Sécurité du Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme.