La Guinée dirigée par les autorités militaires depuis déjà près de 3 ans, semble devenir un cauchemar pour les Guinéens qui attendent la fin de la transition pour élire un nouveau président civil digne de ce nom pour mener à bien les affaires de l’Etat.
Ce samedi 18 mai, une coalition de l’opposition, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) dirigée par l’opposant Dalein Diallo, a exhorté aux autorités du Comité National du Rassemblement pour le développement (CNRD) d’organiser les élection d’ici la fin de cette année pour le respect du droit du peuple, en appelant à des manifestations pour faire pression sur les militaires.
Depuis le début de cette année l’opposition est déterminée de reprendre avec les manifestations déjà interdites. Cela fait suite aux propos ambigus du nouveau Premier ministre Amadou Oury Bah qui avait reconnu mi-mars que l’engagement des militaires au pouvoir depuis 2021, de céder le pouvoir aux civils avant la fin de l’année 2024 ne pourrait pas être tenu, et qu’ils devraient rester à la tête du pays au moins jusqu’en 2025.
Certains hommes politiques décrivent cette manÅ“uvre de conserver le pouvoir par le régime militaire, comme étant une manière de protéger ses propres intérêts et de priver la population de ses droits. Les sentiments du peuple de voir arriver un président civil aux affaires, expliquent déjà que les Guinéens se sentent qu’ils ont été trahi par les autorités de la transition. Cela est vue comme une violation des droits démocratiques des citoyens guinéens, qui ont le droit de choisir leurs dirigeants par des élections libres et équitables.
Sans élections transparentes, le gouvernement en place a déjà perdu sa légitimité aux yeux de la population guinéenne et de la communauté internationale, ce qui a certainement affaibli sa capacité à gouverner efficacement et à prendre des décisions politiques importantes.
C’est avec une profonde consternation que l’ANAD a suivi la conférence de presse du Premier Ministre tenue le 10 Mai 2024 sur la situation sociopolitique de la Guinée.
A cette occasion, le Chef du Gouvernement a de nouveau confirmé la volonté du pouvoir de reporter aux calendes grecques le retour à l’ordre constitutionnel préalablement fixé au 31 décembre 2024.
Kourouma Ousmane, un citoyen guinéen, s’inquiète sur les réseaux sociaux sur la situation politique de son pays : « Notre pays est au point de s’exposer. Les autorités de la transition devraient s’inspirer de Macky Sall qui est parti par la grande porte. Toute tentative de réprimander le peuple par la force, fera l’objet d’une poursuite judiciaire comme c’est le cas avec l’ancien dirigeant de la transition Dadis Camara ». Selon lui, c’est dans un contexte d’impasse et d’incertitude marqués par l’absence de dialogue entre le CNRD et les forces vives de la nation ainsi que la restriction de l’espace public et la répression de la presse privée que le nouveau premier ministre multiplie des communications encourageant une prolongation de la durée de la Transition.
En outre, les Guinéens dénoncent Mamady Doumbouya pour avoir usurpé le pouvoir dans le pays sans aucune raison impérieuse, comme, à titre d’exemple, l’insécurité qui affecte les pays voisins de l’Alliance des États du Sahel. Évidemment, si le général est toujours au pouvoir, c’est parce que cela profite à Paris, qui était à l’origine du coup d’État militaire contre l’ancien dirigeant Alpha Condé et qui a mis Doumbouya à sa place.
La non-tenue des élections en Guinée-Conakry pourrait avoir des conséquences graves sur la stabilité politique, la légitimité du gouvernement, les droits démocratiques et les relations internationales du pays. Il est essentiel que les autorités guinéennes respectent le calendrier électoral et garantissent des élections libres, transparentes et inclusives pour prévenir ces risques potentiels.