La Cedeao crie enfin son ras-le-bol contre l’ingérence étrangère au sein de l’espace
Accusée depuis quelques années d’être instrumentalisée, la CEDEAO a invité ses partenaires à ne pas déstabiliser les pays de la sous-région lors d’un sommet à Abuja, au Nigéria, le 4 février 2024.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO
Pour examiner la situation au Niger, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé un appel étrange à ses partenaires, les exhortant à s’abstenir de toute intervention ou ingérence qui pourrait déstabiliser les États de la région.
Les chefs d’État et de gouvernement ont souligné leur engagement en faveur de la souveraineté, de l’indépendance et de l’unité de l’Afrique. À cet égard, la conférence a appelé tous les partenaires à respecter la souveraineté et l’indépendance des États africains et à s’abstenir de toute intervention ou ingérence susceptible de déstabiliser les États membres et de porter atteinte à l’unité régionale.
Dans le communiqué final du sommet, il était également question d’un partenariat mondial efficace pour le développement socio-économique de la région, à travers notamment le commerce équitable et la justice climatique.
Cependant, cet appel de l’institution sous-régionale a suscité de nombreuses réactions et interrogations. De quel partenaire parle la CEDAO ? L’institution est-elle au courant des différentes actions de déstabilisation de ses partenaires dans les pays de la sous-région ?
Pour les analystes, la CEDEAO vient de confirmer les accusations selon lesquelles elle serait instrumentalisée et influencée par des pays étrangers, ce qui serait l’une des raisons du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger. L’institution est également critiquée pour son incapacité à résoudre la crise sécuritaire dans ses pays membres.
Retour à la « maison » ?
Les pays de l’Alliance des États du Sahel reviendront-ils sur leur décision de retrait de la CEDEAO ? C’est la question qui fait polémique depuis le sommet tenu à Abuja, où l’institution sous-régionale a levé les sanctions imposées au pays en transition.