A travers plusieurs structures, le Bénin a mené la lutte contre la corruption. Si ce serpent de mer a résisté aux régimes précédents, les thuriféraires du régime de la rupture estime que le président Patrice Talon a mis fin à l’impunité. Une affirmation totalement fausse selon le président du front des organisations nationales de lutte contre la corruption, Jean-Baptiste Elias.
Doit-on mettre la succession des structures de lutte contre la corruption qui change d’un régime à un autre sous le coup d’un quelconque échec ? Pour Jean-Baptiste Elias, c’est non. Sur la rubrique « sous l’arbre à palabre » de L’Evènement Précis, le président du FONAC estime qu’à priori, on ne peut pas répondre dans le vide puisque les différentes structures qui ont été mise en place et qui ont fonctionné durant des années n’ont jamais été évaluées.
« On n’a jamais évalué l’observatoire de lutte contre la corruption, ni l’Anlc encore moins la moralisation de la vie publique au Bénin. De ce point de vue, c’est difficile de dire que ces structures ont échoué ou pas… », indique Jean-Baptiste Elias
D’ailleurs pour Jean-Baptiste Elias, faire disparaître la corruption est un idéal inatteignable. La seule chose qui soit possible est de réduire son champ d’action. Et pour y parvenir, précise-t-il, chaque régime définit sa stratégie de lutte compte tenu des objectifs qu’il s’est fixés. Mais sans l’évaluation, insiste-t-il, on ne peut dire laquelle des structures mises en place depuis les années 2000 est la meilleure.
Le président Patrice Talon n’a pas mis fin à l’impunité…
De la promesse de faire rendre gorge de Nicéphore Soglo en passant par la lutte verte contre la corruption de Boni Yayi à la lutte implacable contre elle sous le régime du président Patrice Talon, les régimes successifs ont toujours laissé des failles dans leur méthode de lutte contre le phénomène.
Mais à croire les soutiens de l’actuel locataire de la Marina, c’est seulement sous son règne que le président Patrice Talon a pu mettre fin à l’impunité. Une assertion totalement fausse selon le président du front des organisations nationales de lutte contre la corruption, Jean-Baptiste Elias.
« Je voudrais prier tous les « klébés » du régime de faire attention et de ne plus dire que le régime actuel a mis fin à l’impunité. Ce n’est pas vrai. Si on a mis fin à l’impunité, on n’aurait plus connu de scandales.« , a martelé Jean-Baptiste Elias
Le président de l’ex autorité nationale de lutte contre la corruption donne l’exemple du dossier ANaTT, un dossier sur lequel le FONAC a fait des investigations, pour justifier que l’impunité n’a pas encore pris fin au Bénin. Il a également évoqué la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) qui est une cour spécialisée pour lutter contre la corruption. Sur cette cour, Jean-Baptiste fait remarquer que cette cour ne peut pas juger le président de la République, ni les députés. Il conclut sa pensée en se demandant: » qu’est ce qui prouve que la corruption n’est pas dans les couloirs de la présidence de la République? ».