Trois personnes sont mortes dans des manifestations qui ont lieu partout en Iran depuis plusieurs jours. Cette vague de colère a été déclenchée par la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini, arrêtée pour « port de vêtements inappropriés » par la police des mÅ“urs.
La colère gronde en Iran. La mort dans des circonstances troublantes de Mahsa Amini, 22 ans, vendredi 16 septembre à Téhéran, provoque une vague d’émeutes dans le pays. Les versions des autorités et de la famille diffèrent, les premières assurant que la jeune femme est morte d’une crise cardiaque lors d’un contrôle de la police des mÅ“urs. Ses proches dénoncent, eux, des violences qui auraient conduit au décès.
Face à cette vague de colère, qui a aussi provoqué des critiques de hauts responsables iraniens contre la police des mÅ“urs, le représentant du guide suprême Ali Khamenei au Kurdistan, Abdolreza Pourzahabi, s’est rendu lundi au domicile familial de Masha Amini, selon l’agence Tasnim. L’émissaire a déclaré à la famille que « des mesures seront prises » et que l’ayatollah Khamenei était « peiné » par ce décès, promettant de suivre « le dossier jusqu’au bout ».
Rencontre de Macron avec le président iranien Raïssi
À l’étranger, la Haute Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme par intérim, Nada Al-Nashif, a exprimé « son inquiétude » face à la mort de Masha Amini, et « à la réaction violente des forces de sécurité aux manifestations », et réclamé une enquête « impartiale » et « indépendante ». En marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, après un entretien avec le président iranien, Ebrahim Raïssi, avoir « insisté sur le respect des droits des femmes » en Iran.
Par ailleurs, des dissidents iraniens et d’anciens prisonniers en Iran, dont une universitaire australo-britannique, ont annoncé mardi à New York le dépôt d’une plainte au civil visant Ebrahim Raïssi, attendu ce mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU. Le président iranien est la cible de cette plainte, qui n’avait pas encore été rendue publique mardi soir par le tribunal civil fédéral de Manhattan, pour son rôle de juge en Iran dans les années 1980, lorsque des milliers de personnes y avaient été condamnées à mort, selon l’Union nationale pour la démocratie en Iran (Nufdi).