Le régime réprime violemment le mouvement de protestation déclenché par la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini, entre les mains de la police des mÅ“urs. Selon le Centre pour les droits humains en Iran, une ONG basée aux Etats-Unis, les heurts ont fait au moins 50 personnes.
Au moins 50 personnes ont été tuées en Iran dans les manifestations, réprimées par les forces de sécurité, contre la mort d’une jeune femme après son arrestation par la police des mÅ“urs, a rapporté vendredi l’ONG Iran Human Rights (IHR). Selon l’organisation, basée à Oslo et qui avait donné jeudi un bilan d’au moins 31 morts, six personnes ont été tuées par arme à feu par les forces de l’ordre dans la ville de Rezvanshahr, dans la province septentrionale de Gilan jeudi soir, et d’autres morts ont été enregistrés à Babol et Amol (nord). Des manifestations ont eu lieu dans environ 80 villes depuis une semaine, a-t-elle ajouté.
L’Iran est traversé depuis six jours par une vague de contestations provoquée par la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini interpellée par la police des mÅ“urs. Des Iraniens ont commencé à défiler vendredi à l’appel des autorités pour défendre le port du voile et dénoncer les « mercenaires », après une semaine de protestations déclenchées par la mort d’une jeune femme arrêtée par la police, qui ont fait au moins 17 morts.
MUST SEE À Amol, nord de l’#Iran, les manifestants en nombre font reculer cette semaine les forces anti-émeutes sur l’une des artères principales de la ville. On peut entendre les protestataires crier : «Â Enfoirés! Enfoirés », à l’égard des agents. #MahsaAmini #IranProtests2022 pic.twitter.com/0lbpsa6lXc
— Armin Arefi (@arminarefi) September 23, 2022
Arrestation d’un militant renommé et d’une journaliste
Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi l’un des principaux militants de la société civile du pays et une journaliste qui a joué un rôle clé dans la révélation de la mort d’une jeune femme en détention, selon leurs entourages. D’après des militants, Mahsa Amini a reçu un coup mortel à la tête, mais les responsables iraniens ont démenti et annoncé une enquête.
Après la mort de Mahsa Amini, des manifestations ont débuté dans les principales villes d’Iran parmi lesquelles la capitale Téhéran, Ispahan (centre) ou Mashhad (nord-est). « Le gouvernement a riposté avec des balles réelles, des pistolets à plomb et des gaz lacrymogène, selon les vidéos partagées sur les réseaux sociaux qui ont montré des manifestants qui saignaient abondamment », indique encore le CHRI dans un communiqué.
Amnesty International avait dénoncé récemment une « répression brutale ». Elle a fait état également du recours par les forces de l’ordre à des « canons à eau et coups de bâton pour disperser les manifestants ». Les autorités affirment de leur côté que les manifestants, qualifiés d’« émeutiers », ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, mis le feu à des voitures de police et scandé des slogans antigouvernementaux, selon l’agence officielle Irna.