Géraldo Gomez, secrétaire général adjoint chargé des questions stratégiques du parti union sociale libérale (USL) ne s’accorde pas avec le chef de l’Etat béninois sur la définition de prisonnier politique. Il persiste et signe sur l’existence de prisonniers politiques dans le pays et s’explique.
S’appuyant sur une définition d’Amnesty International, Géraldo Gomez affirme qu’il est absurde de dire qu’il n’y a pas d’exilés ou de prisonniers politiques au Bénin. Pour lui, un prisonnier politique selon la définition de l’Amnesty Internationale est « une personne emprisonnée pour des motifs politiques, c’est-à-dire pour s’être opposée par des actions (violentes ou non) au pouvoir en place (autoritaire ou moins) de leur pays (internationalement reconnu ou non) ».
Il fait la nuance avec le prisonnier d’opinion qui est une personne emprisonnée non pour avoir agi, mais pour avoir simplement exprimé ses opinions ou convictions.
Après avoir établi cette nuance, le secrétaire général adjoint chargé des questions stratégiques de l’USL estime qu’il est nettement clair que la définition du « détenu politique » mise en débat est plutôt ce qu’il convient d’appeler un « détenu ou prisonnier d’opinion » selon les catégories universelles.
A ce titre, conclut-il, nous en connaissons bon nombre qui ont été poursuivis, arrêtés et emprisonnés pour des opinions émises sur les réseaux sociaux, dans les médias ou au nom de certaines formations politiques. « Les exemples foisonnent. Il y a donc au Benin, aujourd’hui encore, des « détenus d’opinion« , insiste-t-il.
Qu’en est-il alors des détenus politiques ?
S’appuyant toujours sur la définition de l’Amnesty Internationale, Géraldo Gomez indique que le « détenu politique » répond à trois critères. Selon lui, il est le citoyen qui est fait prisonnier parce que:
- il s’est opposé au pouvoir de son pays,
- il s’est opposé par des actions violentes ou non,
- le pouvoir auquel il s’oppose est autoritaire ou moins (reconnu par la communauté internationale ou non).
A croire Géraldo Gomez, il y a dans le rang des béninois plusieurs qui se sont opposés au pouvoir exécutif. Certains ont utilisé des voies démocratiques pour exprimer leur opposition ou leurs contestations. « C’est ce qu’on peut appeler des actions non violentes« , explique-t-il.
Par ailleurs, poursuit Géraldo Gomez, « Nous avons également été tous témoins de nombreuses arrestations en 2019, 2020 puis 2021 de citoyens dont le pouvoir exécutif, à travers son chef, dit qu’ils auraient choisi des actions violentes pour s’opposer aux choix faits concernant les élections politiques des années concernées. Il s’agissait bien d’une opposition au pouvoir exécutif qui dit lui-même que les mis en cause ont utilisé des actions violentes. Les deux premières caractéristiques définissant le détenu politique réunies, il ne reste plus qu’à vérifier le statut du Benin : reconnu comme un État au sein de la communauté internationale« .
Tirant la conclusion sur la base de ses analyses, le secrétaire général adjoint chargé des questions stratégiques du parti de Sébastien Ajavon signe et persiste que le Benin compte aujourd’hui encore des prisonniers politiques et des prisonniers d’opinion.