La Chine ne contourne pas « délibérément » les sanctions occidentales contre la Russie, a assuré samedi Pékin, au lendemain d’un avertissement de l’UE que tout soutien à Moscou nuira à ses relations économiques avec l’Europe.
Proche partenaire de Moscou, Pékin s’est jusqu’à présent gardé de condamner l’invasion russe, se contentant d’appeler l’ensemble des parties à la retenue. Les Occidentaux pressent le géant asiatique de manifester clairement son opposition à l’offensive du Kremlin.
Vendredi, lors d’un entretien avec les dirigeants chinois, l’Union européenne a prévenu que tout soutien à Moscou pour contourner les sanctions occidentales nuira aux relations économiques de Pékin avec l’Europe, son premier partenaire commercial. «Nous ne faisons rien pour délibérément contourner les sanctions imposées à la Russie», a indiqué, samedi, le responsable des affaires européennes auprès de la diplomatie chinoise, Wang Lutong.
La Chine n’est pas «partie prenante» à la crise
Pékin s’oppose aux sanctions contre la Russie et les juge contre-productives pour résoudre la situation en Ukraine. Les entreprises chinoises font cependant preuve de prudence dans leurs échanges avec la Russie, de peur d’être frappées par ricochet par ces sanctions. «La Chine n’est pas partie prenante à la crise ukrainienne. Par conséquent, nos échanges commerciaux avec Moscou ne devraient pas être visés» par des sanctions, a estimé Wang Lutong, interrogé par la presse au lendemain d’un sommet Chine-UE.
Alors que le pouvoir communiste défend son amitié «solide comme un roc» avec Moscou, l’UE veut dissuader la Chine de soutenir activement la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, en augmentant ses achats d’hydrocarbures ou par une aide financière. Un tel soutien «ternirait gravement la réputation de la Chine en Europe», où les entreprises «regardent comment les pays se positionnent», a observé, vendredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après un entretien en visioconférence avec le président chinois Xi Jinping.