Le Canada n’emboîtera pas le pas à la France et à plusieurs autres pays européens qui ont expulsé en masse des diplomates de la Russie dans la foulée de la découverte de massacres qui auraient été commis par les forces russes près de Kyiv.
En moins de 48 heures, environ 150 diplomates russes ont été expulsés d’Europe, dans une démarche coordonnée. Une purge diplomatique qui marque ainsi une nouvelle dégradation des relations avec Moscou après le massacre de Boutcha. Au même moment, M. Trudeau prône la prudence « en ces temps de crise ».
Le premier ministre canadien a apporté ces précisions mercredi, lors d’un impromptu de presse dans les couloirs du parlement. Selon M. Trudeau, il est préférable de maintenir à Moscou la présence de « Canadiens qui nous informent sur ce que font les Russes, qui maintiennent le contact avec la société civile et qui soutiennent les Canadiens et d’autres aussi, qui se trouvent en sol russe. Nous devons être très prudents », a poursuivi M.Trudeau. « Nous ne voulons pas être privés de ressources à Moscou en ces temps de crise, alors qu’une guerre est en cours et que des enjeux de nature diplomatiques se posent ».
« Si nous expulsons les diplomates russes du Canada, ce que nous envisageons de faire, à l’instar d’autres pays et de nos alliés, nous savons que cela aurait pour effet de perdre nos diplomates à Moscou », Justin Trudeau, premier ministre du Canada. Pour Justin Trudeau, il importe que le Canada montre son soutien envers l’Ukraine et utilise tous les outils à sa disposition pour punir, pour sanctionner Moscou.
La liste des diplomates russes expulsés s’allonge
Après la France et l’Allemagne lundi, l’Italie, l’Espagne, la Suède et le Danemark ont annoncé, mardi 5 avril, un renvoi massif de diplomates russes. Au total, selon un décompte de l’AFP, près de 200 diplomates russes installés en Europe sont en cours d’expulsion.
Ces expulsions interviennent au lendemain de la découverte de dizaines de corps dans les rues ou des fosses communes de Boutcha après le retrait des troupes russes. Selon le chef de la diplomatie espagnol José Manuel Albares, cette décision est directement liée aux « terribles évènements des derniers jours en Ukraine, à Boutcha et à Marioupol ».