Le 04 octobre 2021, au lendemain de la sortie du rapport « Sauvé » sur des faits de pédocriminalité au sein de l’Eglise catholique de France, Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort avait déclaré que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République ». Suite à ces propos, qualifiés de polémiques, le prélat avait été convoqué par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait-on appris des journaux locaux français.
Comme annoncé, la semaine dernière, le président de la Conférence des évêques de France (CEF) a été reçu, par le ministre de l’intérieur pour s’expliquer. Au menu des discussions, la situation embarrassante qui prévaut au cÅ“ur de l’Eglise catholique de France, suite à la sortie du rapport « Sauvé », un document accablant pour des personnalités de haut rang de l’Eglise. Les deux personnalités devraient également discuter à propos des déclarations faites par le prélat, au lendemain de la publication de ce rapport.
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Mgr Eric de Moulins-Beaufort revient sur ses propos polémiques de la semaine écoulée
À sa sortie d’audience, surement, dans le sens de calmer les esprits, l’homme de Dieu a tenu à clarifier ses propos.
Selon le quotidien local « Nice Matin », le président de la CEF a essayé de calmer la polémique. « La confession est un moment durant lequel une personne peut dévoiler ce qu’elle subit ou ce qu’elle porte, en toute confiance, car le secret lui permet de dire ce qui est le plus difficile », a t’il affirmé.
Contrairement à ses propos radicaux sur le secret de confession qui ont suscité la polémique en s’expliquant, il a adouci le ton. Il a du moins fait comprendre qu’il ne voulait pas opposer les lois de la république au secret de la confession: « il ne faut pas opposer le secret de la confession aux lois de la République puisque celles-ci n’imposent pas sa levée […] Le droit canonique qui impose aux prêtres le secret de confession comme absolu et inviolable (canon 993) n’est pas donc contraire au droit pénal français. Prévoir une exception au secret serait contre-productif pour la protection des personnes victimes. Se confieraient-ils s’ils savaient que ce n’était pas secret ? » a t’il clarifié.
Et de renchérir sur comment faire pour que le confessionnal ne devienne pas un refuge pour les criminels : « Il nous faut en revanche renforcer la formation des prêtres à l’écoute de ces cas graves, pour accompagner toujours mieux les victimes à identifier les lieux et personnes ressources en dehors de la confession, et s’assurer que cette confession soit une étape, le début d’un chemin qu’on peut accompagner et non une fin. »
Dans la foulée dans un communiqué, le président de la Conférence des évêques de France (CEF) a rappelé que « la protection des enfants est une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises. »
Le chef de l’Eglise de France n’a pas hésité à demander pardon pour les torts causés par l’indélicatesse de certains hommes d’église et pour la tournure prise par ses propos de la semaine dernière sur le « secret de la confession ».