Près d’une cinquantaine de personnes ont été interpellées dans une sordide affaire de viol. Le mari aurait joué les maquereaux en droguant sa femme et en la soumettant à des hommes contactés par Internet qui l’auraient ensuite violée. 44 personnes ont été interpellées, 35 sont mises en examen et écrouées.
C’est une sauvagerie incommensurable. Ce mardi 28 septembre, neuf hommes ont été interpellés, dans plusieurs départements du sud de la France. Ils sont suspectés d’avoir violé une sexagénaire droguée par son mari, indique Le Parisien. L’affaire se passait de nuit, dans un pavillon de campagne à Mazan, dans le Vaucluse. L’homme aurait usé de ce « stratagème » pendant des années. Selon Le Dauphiné, 44 personnes ont été interpellées, dont neuf ce 28 septembre, 35 sont mises en examen et écrouées.
L’affaire remonte au 12 septembre 2020. Âgé de 68 ans, l’époux est interpellé pour avoir filmé sous les jupes des femmes dans un supermarché du Vaucluse, à Carpentras. Trois de ces femmes portent plainte, mais le retraité, qui plaidera alors un « dérapage isolé », sera relaxé. Une perquisition est tout de même réalisée à son domicile. Nombre de supports informatiques sont alors saisis, à l’instar d’un appareil photo, ordinateur ou encore caméscope.
Le matériel est exploité, et l’affaire prend alors une autre dimension. Sont révélés des films de son épouse, droguée et inconsciente, livrée à des inconnus, révèle le quotidien parisien. Le suspect est placé en garde à vue le 2 novembre 2020. L’épouse découvre le calvaire qu’elle a subi des années durant, dans son domicile. « C’est son monde qui s’effondre ce jour-là. Comment soupçonner une telle face sombre, une telle duplicité chez cet homme avec qui elle était en couple depuis près de 50 ans ? », témoigne son avocate Caty Richard dans le journal.
L’épouse avait déjà consulté
L’homme, mis en examen pour viols aggravés, agressions sexuelles et administration de substances nuisibles, est écroué depuis. En droguant sa femme avec des fortes doses de tranquillisants, à base de benzodiazépine, il empêchait toutes séquelles physiques. En effet, ces produits ont des vertus relaxantes. L’épouse avait consulté pour des insomnies, trous noirs et maux de tête, mais aucun lien n’avait été fait avec ce type de substances.
Selon l’avocat, de plusieurs auteurs présumés, Me Louis-Alain Lemaire, l’époux recrutait des hommes rencontrés sur tchats tels que coco.fr, qu’il faisait venir chez lui pour violer sa femme, inconsciente. Il participait parfois au viol, et filmait l’acte. Un protocole avait été mis en place pour que son épouse ne se réveille pas, preuve pour les enquêteurs que les auteurs présumés savaient parfaitement ce qu’ils faisaient. Certains d’entre eux assurent pourtant avoir pensé à un couple échangiste, ou qu’ils participaient à un « jeu sexuel » durant lequel la femme « simulait » être endormie. Le mari assurerait, selon le quotidien, avoir informé tous ses correspondants.
Tous ne seraient pas passés à l’acte. « L’un de mes clients s’est rendu compte que l’épouse était droguée et a refusé d’aller plus loin, il est uniquement mis en cause pour des attouchements » assure Me Louis-Alain Lemaire. Une cinquantaine d’auteurs présumés auraient été dénombrés par les policiers du SRPJ de Montpellier, pour des faits qui dureraient depuis 2013. Parmi eux, un correspondant dans un quotidien régional, un surveillant pénitentiaire ou encore un capitaine de pompier. Le principal suspect souffrirait d’une déviance sexuelle axée sur le voyeurisme, selon une expertise psychiatrique.