Considérés comme les deux enfants mal aimés de la mouvance présidentielle, loin des enfants d’adoption l’UP le Renouveau et le Bloc Républicain, les partis Renaissance Nationale (RN) et Moele-Bénin ont été reçus le mardi 09 avril 2024 au Palais de la Marina.
Les délégations des deux partis respectivement conduites par leurs présidents, Jacques Ayadji pour le compte de Moële Bénin et Claudine Prudencio pour le compte du parti RN se sont dites satisfaites des échanges avec le chef de l’État.
Mais pour le commun des observateurs de la vie politique nationale, ce n’est pas la première fois que le chef de l’État échange avec ces deux formations politiques ; ce n’est pas la première fois que la rigueur structurelle et idéologique de Moële Bénin a été vantée. Mais une chose reste constante, Moéle-Bénin et le parti RN resteront toujours des partis satellites de la mouvance tant qu’ils ne feront pas corps à la vision du chef de l’État sur le fondement de la réforme du système partisan qui encourage au grand regroupement politique.
En réalité, les partis RN et Moele Bénin se positionnent un peu comme des partis rebelles de la mouvance qui résistent à l’appel de fusion au sein des deux grands blocs politiques présidés par Joseph Djogbénou et Abdoulaye Bio Tchané.
Nul n’ignore aujourd’hui la détermination du chef de l’État, le président Patrice Talon d’avoir pour le Bénin, deux pôles politiques ; un pôle pour l’opposition (pas forcément Les Démocrates) et un pôle bicéphale pour la mouvance à défaut de réduire la mouvance présidentielle à l’UP le Renouveau (le parti de coeur du chef de la mouvance), le Bloc Républicain étant un allié pour la préservation de l’électorat du Nord.
Un cadre de concertation ne changera rien à la configuration de la mouvance
A l’issue des échanges entre Patrice Talon et les délégations des deux partis reçus en audience, il est annoncé la création d’un cadre de concertation de la mouvance incluant les quatre partis politiques soutenant le chef de l’État. La création de ce creuset politique ne changera rien à la perception que le chef de l’exécutif a de chacun des quatre formations politiques.
L’experience du PRD au début du régime avec le processus de création des deux blocs politiques (UP et BR) est bien illustrative de cette réalité. Un cadre de concertation étant un creuset échanges, le parti Moele-Bénin qui se réclame de parti vertueux risque de ne pas y faire long feu.
Sa perception de la vision du chef de l’État n’est pas celle portée par l’aîné de la famille présidentielle, le parti UP le Renouveau. Les débats qui ont précédé le vote de la loi portant modification du code électoral illustre bien que le parti de Jacques Ayadji est bien opposé en vision à celui conduit par Joseph Djogbénou.
Les pertinentes propositions faites par le parti Moele-Bénin dans le cadre de cette proposition de loi n’ont eu aucun échos au sein des deux grands blocs politiques du chef de l’État qui ont réussi à adopter cette loi modificative du code électoral.
Partis de la mouvance, quels gains pour les partis RN et Moele-Bénin ?
Quel est le gain politique pour les partis RN et Moele-Bénin pour leur soutien au président de la république ? Pas ou peu de nomination de leurs cadres (le régime ne faisant pas la promotion des acteurs politiques), pas de postes électifs à cause des dispositions jugées exclusives par certains acteurs politiques. Et les élections de 2026 ne sont pas plus prometteuses même si le chef leur offre des possibilités pour être de la compétition.
Le nouveau code électoral adopté par les deux blocs politiques de la mouvance représentés au parlement est une pression supplémentaire pour les deux partis satellites de la mouvance.
Sans élus depuis 2019 où s’est tenues les premières élections sous le régime de la rupture, les deux partis satellites de la mouvance pourraient avoir une chance d’avoir des élus lors des élections générales de 2026. C’est la possibilité que le chef de la mouvance leur propose à travers un pact de non agression et une unité d’action avec les deux blocs de la mouvance afin d’avoir des élus en 2026.
Mais ce bénéfice ne serait pas sans effort. Il va falloir pour le parti réussir le challenge des 10% au plan national. Un défi qui n’est pas gagné d’avance.