L’ancien Premier ministre du Mali, Moussa Mara Yelema, a déploré ce lundi, le ton « belliqueux » employé par le Mali vis-à-vis de certains partenaires, dans le discours prononcé lors de la 77è session des Nations Unies, le samedi 24 septembre 2022, à New York.
Dans un communiqué ce lundi, l’ancien Premier ministre du Mali, Moussa Mara Yelema dit avoir suivi avec grand intérêt, le discours du Premier Ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maiga, à la tribune de l’ONU le samedi 24 septembre 2022.
S’il se réjouit que le Mali, par la voix de son chef de gouvernement réaffirme son attachement au respect des droits de l’homme, à la mise en Å“uvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, au retour à l’ordre constitutionnel et à une résolution des crises qu’il traverse par la délivrance de services adéquats aux populations en matière de sécurité, de justice et de bien-être, il s’insurge par contre, au ton utilisé à l’égard de certains partenaires.
« En revanche, je déplore le ton belliqueux employé vis-à-vis de certains partenaires, particulièrement ceux de notre espace sous-régional et qui risquent malheureusement de détériorer les relations de bon voisinage avec ces pays qui nous entourent », a regretté Moussa Mara Yelema.
Privilégier un dialogue constructif et apaisé
Pour Moussa Mara Yelema, le temps significatif consacré par le Mali, à répondre à des commentaires, aurait pu être mis à profit pour mettre en évidence les préoccupations concrètes, réelles et fortes des compatriotes ainsi que les solutions envisagées pour leurs résolutions.
« Il est tout aussi dommage que le discours lu au nom du Mali n’ait pas davantage soutenu le vÅ“u du Continent, exprimé par le Président de l’Union Africaine pour la réforme du conseil de sécurité eu égard à l’évolution du Monde. Il en est de même de nos préoccupations vis-à-vis des changements climatiques qui impactent durement notre pays et expliquent en partie les crises que nous traversons », a déploré M Yelema.
« Compte tenu des fragilités du Mali, illustrées par la présence à ses chevets depuis plus d’une décennie, de l’ensemble de la communauté internationale, la multiplication des frondes et l’adoption d’une posture agressive vis-à-vis de l’extérieur sont contre productives pour notre pays », a-t-il fait savoir.
M. Yelema a, en conséquence, invité les autorités maliennes, « à privilégier, en toutes circonstances, un dialogue constructif et apaisé avec tous, à recoudre les fils cassés avec nos voisins en particulier et plus généralement nos partenaires et à se focaliser davantage sur les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens ainsi que les missions assignées par la charte de la transition« .
Un discours offensif
Pour rappel, le Mali avait, dans son discours, dénoncé l' »attitude des autorités françaises qu’il accuse de soutenir et fournir des armes aux groupes armés ennemis du Mali. Pour Bamako, les autorités françaises se sont « transformées en une junte au service de l’obscurantisme ».
Dans le même discours, le Mali s’en est pris au président Alassane Ouattara, au président de la CEDEAO Umaro Sissoco Embaló et au président du Niger Mohamed Bazoum, qu’il a, en particulier, traité de « l’étranger qui se réclame du Niger« .