Désordre foncier africain : Industriels contre Commerçants
En Afrique, les gens croient par erreur qu’ils vont réussir d’investir dans l’immobilier en empruntant l’argent à la banque. Ils sont loin de savoir que dans les pays qui nous ont précédés dans le développement de l’immobilier urbain, c’est l’argent de l’usine qu’on place dans l’immobilier. Ainsi, la construction des immeubles cesse d’être un investissement pour devenir un placement d’actif.
@PSI
Hier, en visitant l’usine des spiritueux « Johnny Walker » j’ai appris comment cette marque de Whisky a envahi le monde, Aujourd’hui on a vu les immeubles où est englouti l’argent de ce whisky. Dans mon pays le Cameroun, nos villes sont construites par des commerçants et les politiciens et haut fonctionnaires qui recyclent l’argent public détourné. La conséquence est un désordre incroyable dans l’agencement environnemental d’une ville coloniale comme Douala.
Douala est une ville coloniale. Pire, une ville d’une colonie d’exploitation et non de peuplement. Par conséquent, rien n’a été prévu pour recevoir une population dépassant les 30.000 habitants, des 3 millions d’aujourd’hui ; pas d’égouts, pas de théâtre, pas de parcs publics.
60 ans après l’indépendance, au désordre colonial, s’est ajouté le désordre culturel des nouveaux riches camerounais, qui n’ont d’autre chose en tête que de s’enrichir, peu importe l’impact négatif sur les équilibres précaires sociologiques et environnementaux déjà trouvés.
Ils n’ont pas d’idée, parce que contrairement à l’industrie faite pour durer des siècles et qui nécessite beaucoup de rigueur et de compromis, le commerce est une activité de spéculation de court terme qui n’exige pas en soit beaucoup d’intelligence. Puisque le commerce n’est pas conçu pour survivre à la mort de son promoteur, un commerçant ne se mettra jamais à penser de construire des égouts pour évacuer les eaux usées d’une ville et dont le financement s’amortit au bout de 30 ans environ.
Ainsi, contrairement à Glasgow qui a été dessinée et construite pas les industriels, Douala est bricolée par les commerçants, qui n’ont en tête que leur boutique et quand ce ne sont pas les boutiques, ce sont les hôtels.
Tous les jours, ils en construisent de nouveaux, sans qu’on sache d’où vont venir les clients, sans avoir au préalable stimulé le dynamisme économique de tout un pays et non seulement celui d’un clan, trop insuffisant pour atteindre les taux de remplissage moyen des hôtels 4-5 étoiles, requis de 75% pour rentabiliser les investissements.