Le président Patrice Talon est désormais déterminé à jouer sa partition pour la pacification du Bénin qui traverse depuis quelques années une crise politique couplée à une crise sociale. C’est la confession qu’il a faite au politologue Richard Boni Ouorou lors d’un échange qu’ils ont eu le 31 Juillet dernier, veille des 61 ans d’accession à la souveraineté nationale du pays.
Le mercredi 22 Septembre 2021, le président de la République a reçu en audience au palais de la République son prédécesseur. Pendant près d’une heure d’horloge, les deux acteurs politiques ont échangé sur la nécessité d’aplanir les divergences et de travailler pour le retour de la paix. Appréciant cette rencontre, le politologue béninois vivant au Canada, Richard Boni Ouorou qui semble avoir jouer un rôle important dans cette rencontre entre les deux hommes d’Etat estime qu’il « faut leur lever les chapeaux, car les deux chefs d’Etat ont ainsi démontré leur volonté de donner priorité à la relance et à la paix sociale« .
Dans un post sur sa Page Facebook, le politologue précise que même avant cette rencontre, il était déjà dans un état d’esprit positif parce qu’il a eu à discuter avec le chef de l’Etat, le président Patrice Talon. Le 31 Juillet dernier en effet, le président de la République aurait contacté Richard Boni Ouorou avec qui il a partagé sa conviction pour les réformes qu’il a initiées et sa volonté de dialoguer avec les acteurs politiques pour l’apaisement du climat politique.
» J’avais alors senti lors de cette discussion, que Monsieur Patrice Talon, bien que déterminé, n’en était pas moins un dirigeant responsable, croyant aux mérites de ses réformes, à leur nécessité. Elles sont importantes sous de nombreux aspects, mais aussi qui a réellement à cÅ“ur l’unité et la croissance du Bénin. Et que pour montrer sa bonne foi à ses concitoyens pour la consolidation de cette unité, il était prêt à agir.« ; rapporte Richard Ouorou.
Pour Richard Boni Ouorou, il faut reconnaître que le Président s’était apparu lors de l’échange qu’il a eu avec lui, fort différent de l’image que la critique faisait la plupart du temps de lui dans les réseaux sociaux. Le président Patrice Talon s’est en effet confessé sur les peines qu’il ressent du fait de la crise qui perdure.
Boni Yayi très attristé…
A la suite de cet échange avec le chef de l’Etat, le politologue Richard Boni Ouorou affirme avoir maintenu également des échanges quotidiens avec l’ancien président Boni Yayi. Ce dernier au dire du consultant international a affirmé qu’il était aussi très préoccupé de la situation de crise dans le pays.
Boni Yayi aurait même en dépit des réticences de certains de ses conseillers décider de faire quelques chose, « faire un geste pour que la paix sociale et la relance soient de retour au Bénin. Les conditions de vie pénibles des jeunes béninois, notamment dans la commune de Tchaourou, l’attristaient profondément, et il m’a dit chercher un moyen de mettre fin à la crise politique par le débat« , rapporte Boni Ouorou de ses échanges avec Boni Yayi.
Des ouvertures qui ont facilité la rencontre …
Après ces échanges avec les deux principaux acteurs de la crise, le politologue Richard Boni Ouorou s’est vu investi de la mission de contribuer à ce qu’un dialogue national soit instauré. « Sans que ni Talon, ni Yayi ne m’en donnent le mandat, j’ai élaboré l’idée d’un « élan de convergence sociopolitique » au profit du peuple béninois et dont le point de départ serait une rencontre officielle au sommet« , confie Richard Boni Ouorou.
Une rencontre Talon – Yayi qu’il souhaite transparente, crédible, honnête, faite selon les règles de l’art. « Une rencontre qui serait la première phase d’un processus plus vaste. Cette première phase s’est produite. Et je dis « Bravo! ».Maintenant, je dois faire un aveu. Il était prévu, lors de mon voyage en Afrique, que le Président Talon et moi nous nous rencontrions pour discuter autour d’un repas. J’ai décliné (ces)invitations et, a posteriori, je trouve mon geste inapproprié. Cela mérite que je m’en excuse, et je le fais ouvertement« , se confesse Richard Boni Ouorou.
En recevant son prédécesseur, le président Patrice Talon vient ainsi de lancer un processus pour lequel le peuple tout entier doit lui être reconnaissant. « En agissant de cette façon, le Président mérite que nous lui soyons reconnaissants et que nous soyons justes dans nos analyses et critiques. En empruntant le chemin de la paix sociale et du dialogue, un chemin qui doit mener à la fin des tensions et à la libération des prisonniers d’opinion « , indique Richard Boni Ouorou.