Crise socio-politique au Mali: les mises en garde des forces béninoises de la Minusma

« Il ne faut pas abandonner le Mali« . C’est le cri du cœur lancé par le commandant du contingent béninois au Mali, Major Akandal de Souza, de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à la communauté internationale. Dans une récente interview accordée à Onu.info, le militaire a invité les gouvernants à ne pas abandonner le pays, en proie à une instabilité politique avec deux coups d’Etat en moins de neuf mois, malgré la formation récente d’un nouveau gouvernement.

« Il ne faut pas abandonner le Mali. Le Mali est en difficulté, le monde entier a la lourde responsabilité de l’assister. Qui que ce soit, où que nous soyons, si nous avons les moyens, si nous avons les possibilités, les opportunités d’assister la Minusma, ou bien l’Onu de façon générale, à pouvoir résorber cette crise, il ne faut pas hésiter un seul instant », a déclaré le commandant de Souza, en invitant les uns et les autres à agir sans hésiter, sinon « cela va nous revenir dessus (demain) et cela n’est pas bon ».

250 militaires béninois au Mali

L’officier a également parlé de la force béninoise au sein de la Minusma. Aux dires du commandant, il y a 250 militaires dont 13 officiers, 78 sous-officiers et 159 militaires du rang. 25 femmes figurent dans cet effectif dont un officier et cinq sous-officiers et le reste, des militaires du rang.

« Ici nous avons comme tâche de sécuriser le quartier général de la mission. Régulièrement toutes les deux semaines, nous effectuons des exercices de défense avec différents types de niveau d’alerte, pour habituer nos soldats à pouvoir être en mesure de réagir en cas d’attaque du quartier général. Nous faisons aussi d’autres types d’exercices, tout ce qui est contrôle de foule », a-t-il déclaré.

Contrairement aux autres forces en présence, les troupes béninoises n’ont pas pour rôle premier d’assurer le contrôle de la foule, renseigne le militaire. Leur mission principale est de suppléer ou de venir carrément en renfort aux unités de police si l’ordre leur était donné. Le commandant de Souza s’est aussi prononcé sur l’ambiance qui règne entre la population malienne et le contingent béninois.

Une ambiance fraternelle sans aucune hostilité, à l’en croire. « Nous sommes très surpris. Il y a peut-être la barrière de la langue, mais les cultures, elles sont plus ou moins proches et beaucoup d’entre eux ont des contacts très étroits avec des béninois », a-t-il déclaré.