L’entretien téléphonique d’une heure entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, vendredi 28 janvier, leur a « permis de s’entendre sur la nécessité d’une désescalade », affirme l’Elysée. « Le président Poutine n’a exprimé aucune intention offensive », assure la présidence de la République. Selon le compte-rendu du Kremlin, le président russe s’est en revanche plaint que les Etats-Unis et l’Otan n’aient « pas tenu compte des inquiétudes fondamentales de la Russie ».
C’est une conversation téléphonique ce vendredi entre les présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine. Elle a duré plus d’une heure et elle a porté sur la crise ukrainienne. Elle a « permis de s’entendre sur la nécessité d’une désescalade », a déclaré l’Elysée. « Le président Poutine n’a exprimé aucune intention offensive (…). Il a dit très clairement qu’il ne cherchait pas la confrontation », a ajouté la présidence de la République.
Selon le compte-rendu de cette conversation fait par le Kremlin, le président russe s’est tout de même plaint du rejet de ses exigences par les Etats-Unis et l’Otan, à laquelle la France appartient. Ils « n’ont pas tenu compte des inquiétudes fondamentales de la Russie », a-t-il fait valoir. Moscou demande notamment la fin de la politique d’expansion de l’Otan. Sur la sécurité stratégique en Europe, les deux chefs d’Etat « se sont mis d’accord sur la poursuite du dialogue qui va nécessiter que les Européens (…) soient bien partie prenante de ce dialogue », qui engage en premier lieu les Etats-Unis et l’Otan.
Une exigence inacceptable pour l’Otan et la France
Pour Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, la Russie veut développer le concept de souveraineté limitée
​dans les pays autrefois intégrés dans le Bloc de l’Est et désormais membres de l’Otan. D’où cette exigence tenace de Moscou d’un retrait militaire de l’Alliance Atlantique des pays Baltes, de Pologne, de Roumanie, etc.
Or, c’est une exigence inacceptable tant pour l’Otan que pour le président français qui, ce vendredi soir, devrait s’entretenir avec le président ukrainien Zelensky. Emmanuel Macron a donc annoncé que la France était prête à déployer des troupes en Roumanie. À condition que l’Otan décide d’implanter des bataillons multinationaux ailleurs qu’en Pologne, Estonie, Lettonie et Lituanie. Et que la Roumanie autorise et facilite l’arrivée de forces étrangères sur son sol.