Après avoir déclenché la colère d’Alger avec des propos rapportés, accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle », le président Français Emmanuel Macron s’est lancé dans une opération de charme ce mardi. Il dit avoir un grand respect pour le peuple algérien.
Face à la colère de l’Algérie, Emmanuel Macron a décidé de jouer à la carte d’apaisement pour un retour à la normal en ce qui concerne les relations diplomatiques entre les deux pays. « Mon souhait, c’est qu’il y ait un apaisement parce que je pense que c’est mieux de se parler, d’avancer », déclare-t-il dans un entretien à France Inter, appelant à « reconnaître toutes ces mémoires » et leur « permettre de cohabiter ».
« J’ai le plus grand respect pour le peuple algérien et j’entretiens des relations vraiment cordiales avec le président Tebboune », a ajouté sur France Inter, Emmanuel Macron, liant les tensions actuelles au travail de mémoire fait en France sur la Guerre d’Algérie.
Alger hausse le ton!
Dimanche, l’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français, qui empruntent d’habitude son espace aérien pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne où sont déployées les troupes de l’opération antijihadiste Barkhane.
Cette décision algérienne intervient suite à celle des autorités françaises de restreindre l’octroi des visas pour les algériens voulant se rendre en France, et, surtout, après les déclarations de Macron, jugées par les autorités algériennes comme outrageuses, et témoignant d’un renouveau de l’esprit colonialiste des français.
« Je ne parle pas de la société algérienne dans ses profondeurs, mais du système politico-militaire qui s’est construit sur cette rente mémorielle. On voit que le système algérien est fatigué, le Hirak (mouvement populaire ayant conduit à la démission de Bouteflika) l’a fragilisé. J’ai un bon dialogue avec le président Tebboune, mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur. », a déclaré jeudi, le président Macron lors d’une rencontre avec de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie (1954-1962).
Très remonté contre les propos tenus par le président Français, le président algérien a exprimé son « rejet de toute ingérence dans ses affaires intérieures », dénonçant des « propos irresponsables ». Après avoir pris la décision d’imposer un visa pour les français se rendant en Algérie, et a rappelé, samedi, son ambassadeur à Paris, en signe de protestation contre les allégations françaises, Alger y est allé loin en interdisant le survol de son espace aérien aux avions Français. Pour l’heure, la France n’a pas encore réagi.