L’Algérie a annoncé ce mardi, le rappel immédiat de son ambassadeur en France, en protestation contre la reconnaissance par Paris du plan marocain d’autonomie pour le Sahara Occidental.
Le gouvernement algérien a décidé ce mardi de rappeler son ambassadeur en France « avec effet immédiat » en réponse à la reconnaissance par Paris du plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental. Cette décision intervient après que le président français, Emmanuel Macron, a affirmé dans une lettre au Roi du Maroc, Mohammed VI, que la France considère que « le présent et l’avenir du Sahara Occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. »
Dans sa lettre, Emmanuel Macron a déclaré le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, le considérant comme « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée » pour le Sahara Occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette position de la politique étrangère de l’Hexagone n’a pas rencontré l’assentiment de l’Alger qui n’a tardé à monter au créneau.
En effet, dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a sévèrement critiqué cette reconnaissance, la qualifiant de « bafouer la légalité internationale » et d’ignorer « le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». Le communiqué a également accusé la France de soutenir le « fait colonial imposé au Sahara Occidental » et de s’écarter des efforts des Nations Unies pour la décolonisation de la région.
Le conflit au Sahara Occidental oppose le Maroc et le Front Polisario depuis 1975, après la fin de l’occupation espagnole. Le conflit, qui a dégénéré en confrontation armée jusqu’en 1991, a été partiellement résolu par un accord de cessez-le-feu, mais la question de la souveraineté sur la région reste irrésolue. Le Maroc propose une autonomie étendue sous sa souveraineté, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, demande un référendum pour déterminer le sort de la région, conformément à la Résolution 690 du Conseil de sécurité des Nations unies.