Jeudi dernier, le Japon a suspendu jeudi l’utilisation de 1,63 million de doses de vaccins Moderna. Les lots de vaccins suspendus contenaient des particules métalliques. L’entreprise américaine Moderna a assuré que cet incident n’a pas posé « de risque excessif pour la sécurité » des consommateurs.
Alors que le Japon fait face à une hausse sans précédent de contaminations au Covid-19, due au variant Delta, très contagieux, des lots contaminés de vaccins du laboratoire américain Moderna distribués dans le pays suscitent interrogations et inquiétudes. La semaine dernière, les autorités sanitaires ont suspendu trois lots représentant plus de 1,6 million de doses. Plusieurs centres de vaccination avaient en effet signalé des « corps étrangers » présents dans des flacons issus d’un de ces trois lots – les deux autres, produits dans la même usine au même moment, ont été suspendus en prévention.
Les craintes autour de ces fioles ont pris de l’ampleur au cours du week-end dernier après la mort de deux hommes, âgés de 30 et 38 ans, ayant reçu trois jours auparavant une dose de vaccin provenant d’un des trois lots suspects (les n°3004667, 3004734 et 3004956). Le ministère de la Santé a annoncé dans la foulée l’ouverture d’une enquête. Et Moderna a fini par identifier la nature et les causes de la contamination.
Quels sont ces « corps étrangers » suspects ?
La laboratoire a indiqué mercredi que les impuretés découvertes dans un des lots se sont révélées, après analyse, être des particules métalliques. Selon un communiqué commun avec le groupe pharmaceutique japonais Takeda, qui importe et distribue le vaccin dans l’archipel nippon, il s’agit dans le détail « d’acier inoxydable ».
Interrogé par la chaîne locale NHK News, un des pharmaciens qui a mis au jour les fioles incriminées a expliqué que les particules faisaient « moins d’un millimètre ». « Elles flottaient à l’intérieur du flacon quand je le secouais », a-t-il ajouté. A noter qu’il n’y a pour l’heure aucune preuve qu’il s’agisse de particules de graphène, un matériau que certains croient dissimulés dans des vaccins anti-Covid.
D’où proviennent les lots contaminés ?
Le problème serait issu d’une ligne de production d’un sous-traitant en Espagne, Rovi, qui embouteille les vaccins de Moderna pour les marchés hors Etats-Unis. Selon l’enquête menée par Rovi, « la cause la plus probable » est « une friction entre deux pièces de métal installées dans le module de pose de bouchons de la ligne de production, à cause d’un mauvais montage », explique le communiqué de Moderna et Takeda. Les doses des trois lots vont être rappelées pour être retirées du marché à partir de ce jeudi.
Conséquence de l’incident : la société espagnole Rovi a vu son action en Bourse chuter de 30% en l’espace de trois jours, souligne Le Monde. Dans une déclaration au journal local Capital Madrid, dont nos confères du Monde se sont également fait l’écho, l’entreprise indique que les lots concernés par ce problème de ligne de production étaient uniquement ceux à destination du Japon.