Soumahoro Kando a été condamné à 36 mois de prison, marquant ainsi la deuxième condamnation d’un proche de l’ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro en une semaine. Le tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau, en première instance, a déclaré Kando coupable de maintien illégal d’un parti politique et d’atteinte à l’ordre public.
Le 21 août 2024, le juge-président a précisé que la peine inclut 24 mois de prison ferme, 12 mois avec sursis, une privation de droits pendant cinq ans et une interdiction de se rendre sur les lieux des faits durant trois ans. Le ministère public reproche à Kando, président d’honneur de Générations et peuples solidaires (GPS), d’avoir agi au nom de ce mouvement dissous par la justice en 2021.
Kando avait participé, au nom de GPS, à une conférence de presse du collectif des partis d’opposition et de la société civile le 9 août 2024. Lors de cet événement, il avait signé une déclaration appelant à des réformes électorales en vue de l’élection présidentielle de 2025.
La défense a contesté les chefs d’accusation, arguant que GPS, en tant qu’association et non parti politique, devrait être régie par la loi associative de 1960, et non par la loi sur les partis politiques de 1993. Toutefois, le procureur a affirmé que GPS, visant à conquérir le pouvoir, doit être considéré comme une entité politique, ce qui justifie la condamnation de Kando pour violation de la décision de dissolution du mouvement.
Lors du procès, la défense a également soulevé des questions sur la compétence du tribunal et la validité de la procédure, mais le juge a rejeté ces arguments. En conclusion, le juge a rappelé que maintenir une association dissoute constitue une infraction et que la défense a 20 jours pour faire appel.
Avant le verdict, Kando a exprimé son souhait de voir la Côte d’Ivoire éviter les crises post-électorales et a souligné l’importance d’un dialogue inclusif pour une présidentielle crédible en 2025.