Les savoir-faire traditionnels liés à la préparation de l’attiéké, un mets ancestral et emblématique de la Côte d’Ivoire, ont été inscrits mercredi au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Considéré comme un symbole de la richesse culinaire ivoirienne, l’attiéké occupe une place centrale dans la vie quotidienne et les cérémonies communautaires telles que les mariages, baptêmes, funérailles et réunions sociales. Ramata Ly-Bakayoko, déléguée permanente de la Côte d’Ivoire auprès de l’UNESCO, a souligné lors de la 19ᵉ session intergouvernementale de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, organisée à Asuncion (Paraguay), que l’attiéké est « profondément enraciné dans le quotidien des communautés ».
L’attiéké, une semoule de manioc légèrement fermentée, est un pilier de l’alimentation ivoirienne, souvent servi avec des poissons ou des viandes en sauce. Sa préparation repose sur un processus traditionnel : les tubercules de manioc sont séchés, broyés, tamisés, mélangés avec du manioc fermenté, puis cuits à la vapeur. Ce savoir-faire, transmis de génération en génération, notamment de mère en fille, constitue un élément fondamental de l’identité culturelle des peuples lagunaires du sud de la Côte d’Ivoire, les principaux gardiens de cette tradition.
Le dossier de candidature déposé par la Côte d’Ivoire met en lumière la diffusion de cette pratique au-delà des frontières nationales, touchant des pays comme le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, la RDC, et même la Chine. En 2023, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) a enregistré l’ »attiéké des lagunes » comme une indication géographique protégée (IGP). En 2024, il a également été labellisé en « marque collective », protégeant ainsi son appellation contre les imitations.
Ces gestes ancestraux et techniques, devenus un marqueur de fierté nationale, incarnent un lien vivant entre le passé et le présent, tout en promouvant l’identité culturelle de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale.