La base militaire française d’Abidjan sera transférée à la Côte d’Ivoire le 20 février, lors d’une cérémonie en présence des ministres de la Défense des deux pays, selon des sources proches du dossier citées par l’AFP jeudi.
« La date retenue est le 20 février. La Côte d’Ivoire est prête », a déclaré une source ivoirienne, une information confirmée par plusieurs sources françaises. À cette occasion, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, se rendra à Abidjan aux côtés de son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara.
Le président ivoirien Alassane Ouattara avait annoncé, le 31 décembre, la restitution du camp du 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (43e BIMA) situé à Port-Bouët, une commune d’Abidjan. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la réorganisation du dispositif militaire français en Afrique, visant à réduire sa visibilité et à s’adapter aux besoins des pays partenaires.
Face à une série de retraits forcés, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des régimes militaires hostiles ont exigé le départ des troupes françaises, Paris a également dû évacuer ses forces du Tchad en quelques semaines, après la rupture brutale de l’accord de coopération militaire fin novembre. De son côté, le Sénégal négocie un retrait progressif des troupes françaises d’ici fin 2025.
En Côte d’Ivoire, cette transition se déroule dans un climat de coopération entre les deux armées. Dès janvier, des parachutistes ivoiriens ont investi le camp de Port-Bouët, cohabitant avec les forces françaises. La Côte d’Ivoire demeure un partenaire stratégique de la France en Afrique de l’Ouest, avec environ un millier de soldats français déployés au 43e BIMA, particulièrement pour lutter contre les groupes jihadistes opérant dans le Sahel et le nord du golfe de Guinée.
Toutefois, un détachement d’environ 80 soldats français reste sur place au sein du camp, désormais rebaptisé Thomas d’Aquin Ouattara, en hommage au premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.