A 13 mois environ de la présidentielle, la Côte d’Ivoire ne fait pas exception aux grands inconnus des scrutins présidentiels, devenus monnaie courante dans bon nombre de pays en Afrique au sud du Sahara.
La présidentielle d’octobre 2025 s’annonce avec un nuage d’incertitudes. Une exception devenue monnaie courante dans les « Régimes hybrides » suivant les caractéristiques de l’Economist Intelligence Unit (EIU) dans ses classements intitulés le ‘’Global Democracy Index’’ : Irrégularités concernant les élections, Pression du gouvernement sur l’opposition, Faible culture politique, Fonctionnement défectueux ou inefficacité du gouvernement, Faiblesse de l’État de droit, Faiblesse de la société civile, Pression sur la presse et Un système judiciaire dépendant.
En Côte d’Ivoire, des tendances lourdes pointent déjà à l’horizon. Les camps en présence se regardent en chiens de faïence. En sus, les calculs politiques s’offrent la part belle d’une guerre de tranchée, pour conquérir le graal. Le sempiternel let motive est « ce qui nous unis est plus fort que ce qui nous divise ».
Ainsi, après les regroupements circonstanciels de partis politiques, qui n’ont rien en commun qu’un adversaire en face ; passé le scrutin, la guéguerre peut recommencer, avec les querelles de clochers.
Le branlebas
Déjà le mercure monte autour de la présidentielle. Des sujets retiennent et tiennent l’opinion en haleine, des plus légitimes au moins pertinents. Et pour cause, de potentiels candidats connaissent fortunes diverses.
Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo, tous deux inéligibles, comptent néanmoins bien être candidats. Tout comme l’ancien premier ministre et ex-chef rebelle, Guillaume Soro, en exil depuis 2019.
Le chef de l’Etat Alassane Ouattara reste toujours silencieux sur une éventualité de concourir à un quatrième mandat ; alors qu’en mai dernier, son parti soutenait qu’il était son « candidat naturel », pour la présidentielle de 2025.
Du déjà vu
La mouvance au pouvoir force de garder la main, et l’opposition en contre-offensive ne fait pas mieux.
Cette dernière dans une logique de « l’union fait la force » tente de se mettre ensemble pour faire face au camp présidentiel. Ceci dans un schéma habituel sans profonde mutation, à coup de regroupements circonstanciels pour exiger une réforme électorale avant l’élection d’octobre 2025.
Un message passé dans une déclaration commune avec des organisations de la société civile ivoirienne, lors d’une conférence de presse le 9 août dernier à Abidjan.
Cette initiative a le mérite de fédérer les forces politiques de l’opposition, mais malheureusement ne va pas au-delà de ce qui est souvent qualifié de « clubs électoraux ». Une vieille trouvaille propre aux partis politiques d’opposition et potentiels candidats aux élections qui s’y réclament, en Afrique au sud du Sahara en marge des scrutins.
Le triumvirat des «Â vieux briscards  »
La classe politique ivoirienne a du mal à congédier en douce le trio des ‘’vieux briscards’’, Feu Henri Kona Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, qui pèsent lourd sur la scène politique du pays.
D’autres satellites de ce triumvirat, comme Guillaume Soro, Charles Blé Goudé qui en dépit de leur jeunesse ne facilitent pas une réelle politique pouvant permettre de tourner une page vieille de plus de trois décennies depuis le décès en décembre 1993, de Félix Houphouët-Boigny, père de la Nation.
Tout ceci n’est que la résultante d’une « Faible culture politique », comme le souligne le ‘’Global Democracy Index’’. Avec pour conséquence des partis politiques avec de très faible vitalité démocratique interne, et qui se résument à être des partis liés à des personnes, voir identitaires ou sectaires ; et souvent de ‘’petits royaumes’’, malgré leur idéologue. Les populations se retrouvent ainsi, à la veille de chaque élection, face à des ‘’batailles rangées’’ d’une autre époque, prises comme dans un piège sans fin. Mais, « Quel que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra ».