En Côte d’Ivoire, le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné, s’est exprimé pour la première fois sur les conflits fonciers qui secouent le pays, lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 6 mars 2025, dans l’un des démembrements de son ministère.
Face à la médiatisation croissante de ces litiges, le ministre a expliqué les raisons de ce délai de prise de parole. « Quand on parle au milieu du bruit, il est difficile de se faire entendre. Il fallait laisser retomber les émotions pour engager un dialogue clair et apaisé », a-t-il déclaré.
Interrogé sur l’affaire Komé, Bruno Koné a souligné que ce dossier met en lumière les failles du système d’attestation villageoise, délivrée par les chefferies traditionnelles, qui a favorisé des multiples attributions sur une même parcelle. Il a insisté sur l’importance des réformes entreprises par son ministère, notamment l’instauration de l’Attestation de Droit d’Usage Coutumier (ADU), préalable obligatoire avant la délivrance de l’Arrêté de Concession Définitive (ACD). « Si l’ADU avait existé, ces problèmes ne se poseraient pas aujourd’hui », a-t-il affirmé.
Le ministre a également abordé la digitalisation des procédures foncières, un levier essentiel pour limiter les risques de fraude. « La digitalisation réduit considérablement la marge de manœuvre des faussaires », a-t-il assuré.
Concernant les allégations de corruption impliquant certains agents de son ministère, Bruno Koné a assuré que des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre des collaborateurs véreux. Sur le litige foncier opposant la Société des Transports Lagunaires (STL) à Martine Coffi Studer, le ministre a précisé que cette affaire relève exclusivement du ministère des Transports, excluant toute implication de son département.
En conclusion, Bruno Koné s’est montré ouvert au dialogue avec la population. « Nous n’avons rien à cacher. Posez toutes vos questions, nous sommes prêts à vous répondre, car autant vous avez soif de comprendre, autant nous avons soif de vous expliquer », a-t-il conclu.