L’ancien président comorien Ahmed Abdallah Sambi, 64 ans, a été condamné ce lundi à la réclusion à perpétuité dans un procès pour « haute trahison ». Celui qui est aussi le principal opposant à l’actuel chef de l’État juge cette décision inéquitable.
L’ancien président des Comores Ahmed Abdallah Sambi vient d’être condamné ce lundi par la Cour de sûreté de l’État des Comores à la perpétuité et à la dégradation civique de tous ses droits politiques et civils. La Cour ordonne la confiscation de ses biens et avoirs au profit du Trésor public annonce le président de l’audience de la Cour de sûreté de l’État, une juridiction spéciale dont les décisions ne peuvent pas faire l’objet d’appel. « Il a trahi la mission qui lui a été confiée par les Comoriens« , a martelé le procureur Ali Mohamed Djounaid lors des réquisitions.
Son ancien vice-président Mohamed Ali Soihili – alias Mamadou – est pour sa part condamné à 20 ans de prison, un mandat d’arrêt international est lancé à son encontre. L’homme d’affaires franco-syrien Bachar Kiwan est condamné à 10 ans de réclusion, un mandat d’arrêt international est également délivré. Les anciens ministres Bacar Dossar et Nouredine Bourhane écopent de deux ans assortis du sursis. Les condamnations prononcées par cette cour sont définitives, elles ne permettent aucun recours.
Pour rappel, Ahmed Abdallah Sambi, 64 ans, était Président de 2006 à 2011. Il a passé plus de quatre ans et demi en détention préventive à son domicile sous l’inculpation de détournement de fonds. Dans une lettre adressée en juin 2020 au président comorien Azali Assoumani, M. Sambi a réfuté l’accusation de corruption. Selon Ahmed Abdallah Sambi, les supposés 135 millions de dollars qui ont été perçus auraient laissé des traces de virement. D’ailleurs, il a remis en question un rapport parlementaire le concernant. L’ex-président a indiqué que ce dernier n’avait pas été validé par tous les députés chargés d’enquêter.