Un projet de loi portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du genre et de protection de la femme en République du Bénin a été introduit il y a quelques jours à l’Assemblée nationale. Ledit projet a été cumulativement introduit avec le projet de réforme structurelle du secteur de la décentralisation. Pour l’expert en gouvernance locale, Claude Djankaki, ces différentes lois qui circulent au parlement ne sont pas assez approfondies dans leur contenu.
L’expert consultant en finance publique et décentralisation, Claude Djankaki a le sentiment que le parlement béninois légifère depuis un moment sous pression populaire. Dans un post publié sur sa Page Facebook, l’ancien Directeur des Etudes et de la Planification au ministère de l’intérieur, de la sécurité et de l’administration territoriale (MISAT) invite les autorités du pays à cesser de légiférer en écoutant les grognes. « Cessons de légiférer sous la pression populaire« , martèle-t-il dans sa publication.
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Sans faire de fixation sur des projets précis de loi, Claude Djankaki après avoir dénoncé le projet de réforme structurelle du secteur de la décentralisation; semble remettre en cause la pertinence du projet de loi portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du genre et de protection de la femme en République du Bénin.
« Le Bénin est une société d’interconnaissance, ce qui le différencie de la société individualiste hypertrophiée et égocentrique de type occidentale qui fait plus de place à l’intervention de l’Etat. Une loi juste est conçue sereinement pour éviter d’être juge et partie« , a-t-il indiqué dans son post.
A travers cette publication, l’ancien Directeur des Etudes et de la Planification au ministère de l’intérieur, de la sécurité et de l’administration territoriale (MISAT) semble insinuer que la loi sur la protection de la femme apportera plus de problème à la société qu’elle va en régler car les présumées victimes et les coupables présumés auront toujours un lien qui les relie quelques part du fait de la sociologie béninoise.
Un aperçu du projet de loi en étude au parlement…
Le projet de loi portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du genre et de protection de la femme en République du Bénin est une loi importante pour le chef de l’Etat. « Je voudrais vous rassurer que si cette loi est votée, nous combattrons les infractions liées au genre avec autant de rigueur que nous combattons déjà la corruption et la mauvaise gouvernance dans notre pays », avait-il confié aux députés.
Pour permettre aux populations de se faire une idée sur la loi qui sera sans doute adoptée au cours de la session extraordinaire de l’assemblée nationale qui s’ouvrira dans quelques jours, il avait levé un coin de voile sur le contenu du projet.
Selon lui, même le consentement écrit de la femme ne suffit pas dans tous les cas de figure pour sortir l’homme d’affaire lorsqu’il sera accusé d’abus sur une femme. L’homme sera en effet passible de sanction si la fille est une mineure de moins de 13 ans, ou si elle a moins de 18 ans et que l’homme est âgé de plus de 5 ans qu’elle.
L’homme est également passible de jugement, lorsque la fille est majeure et que l’homme est son enseignant. Dans ce cas de figure, la relation est strictement interdite même si la fille avoue qu’elle est consentante.
« Si un enseignant se retrouve dans une situation où son apprenante suscite en lui des envies bizarres, ou que fortuitement celle avec qui il avait déjà commencé se retrouve dans la classe qu’il tient, il lui faut signaler cela à sa hiérarchie qui prendra les mesures idoines en lui changeant d’établissement ou en changeant d’établissement à la fille » a indiqué le parlementaire.