Les ambassadeurs de l’Union européenne ont approuvé jeudi, lors d’une réunion à Luxembourg, le sixième train de sanctions contre la Russie, qui comprend un embargo partiel sur les livraisons de pétrole. Une source au sein du Conseil de l’UE a déclaré aux journalistes que les mesures restrictives entreront en vigueur après la publication officielle, qui est provisoirement prévue pour vendredi.
Toutefois, seule une partie des sanctions convenues prendra effet: l’embargo sur les livraisons de pétrole russe, comme indiqué précédemment, a été reporté de six mois, et les livraisons par oléoduc n’ont pour l’instant pas fait l’objet de restrictions, bien que l’Allemagne et la Pologne aient déjà promis d’y renoncer.
Washington a également adopté jeudi son propre train de sanctions contre Moscou. Ces sanctions concernaient notamment Severstal, des membres du gouvernement russe et la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. L’UE a décidé de déconnecter de SWIFT une banque biélorusse et trois autres banques russes, Sberbank, Rosselkhozbank et la Banque de crédit de Moscou.
En outre, « trois autres organisations médiatiques russes impliquées dans la diffusion de propagande » seront interdites, selon la présidence française de l’UE. Leurs noms n’ont pas encore été communiqués.
Le point clé du sixième train de sanctions sera l’interdiction des expéditions de pétrole russe par voie maritime, qui devrait entrer en vigueur dans six mois. Cette mesure, « combinée aux mesures individuelles prises par la Pologne et l’Allemagne », permettrait de réduire les achats de 92% d’ici la fin de l’année, selon la présidence.
Les expéditions par l’oléoduc Droujba n’ont pas été affectées par les sanctions, mais les ambassadeurs ont convenu de la possibilité d’une interdiction. En outre, il est désormais interdit de fournir des services aux entreprises russes du secteur pétrolier.
L’UE a également décidé d’étendre ses listes noires. Selon la présidence française, les nouvelles sanctions sont imposées « à l’encontre des membres de l’appareil sécuritaire et militaire, des entreprises du secteur industriel et technologique, des oligarques, des sujets de la propagande russe et des membres de leur famille ». Leur liste exacte n’est pas encore connue.
L’agence de presse DPA a rapporté, citant des sources diplomatiques de l’UE, que la communauté avait refusé d’imposer des sanctions contre le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Certains États membres de l’UE avaient prévu de le mettre sur liste noire pour avoir soutenu l’opération militaire russe en Ukraine, mais la Hongrie s’y est opposée.