Emmanuel Kemende Gamsey, sénateur du Social democratic front (Sdf), parti d’opposition, a été assassiné à son domicile à Bamenda, capitale d’une province de la zone anglophone, en proie à un conflit armé depuis plusieurs années. Son épouse a été kidnappé et son véhicule emporté vers une destination inconnue.
Vive émotion ce mercredi 12 janvier au Cameroun. L’avocat Henry Kemende Gamsey, sénateur du Social Democratic Front (SDF), l’un des principaux partis de l’opposition à l’inamovible président Paul Biya, « a été tué cette nuit par des gens armés non identifiés » à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, l’une des deux régions, avec le Sud-Ouest, peuplées majoritairement par la minorité anglophone du Cameroun, a rapporté l’AFP citant un haut responsable camerounais. « On a retrouvé son corps la poitrine criblée de balles », a confirmé Joshua Osih, vice-président du SDF, ajoutant que le véhicule de la victime, à bord duquel l’élu se trouvait au moment de l’attaque, « a disparu ».
Le meurtre n’avait pas été revendiqué à la mi-journée mercredi. M.Osih suppose que c’est l’Å“uvre des “Ambazoniens », les groupes armés qui réclament l’indépendance des deux régions anglophones sous le nom d’ »Ambazonie ». Il estime que les séparatistes en veulent au SDF car ce parti majoritairement anglophone participe aux institutions et s’oppose à une partition du Cameroun. Selon ActuCameroun, l’épouse du sénateur a été également kidnappé.
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— CRTVweb (@CRTV_web) January 12, 2022
Senator Barrister Henry Kemende Gamsey is no more. The SDF Senator for Mezam was victim of an attack by unidentified armed men at his Nkwen residence in Bamenda in the night of Tuesday January 11, 2021. pic.twitter.com/b822sYbREg
Au Cameroun, l’insécurité persiste en zone anglophone où les forces camerounaises et les groupes séparatistes s’affrontent depuis quelques années. Des groupes armés sont accusés de kidnapper, tuer ou mutiler des civils qu’ils accusent de collaborer avec le gouvernement. Des Ong internationales et les Nations unies blâment régulièrement les deux camps pour des crimes et atrocités visant les civils. Depuis 2017, des milliers de personnes ont été tuées dans cette zone. Des centaines de milliers autres déplacés, selon les organisations humanitaires.