Alors que plusieurs villageois accusent les forces armées du Cameroun d’avoir abattu plus d’une dizaine de civils lors d’une opération de recherche de séparatistes dans l’une des régions anglophones en conflit, l’armée a catégoriquement rejeté ces accusations.
Selon des informations rapportées par des responsables de l’Église catholique romaine à Mbengwi, cités par la VOA, au moins 13 civils dont des enfants, ont été tués et environ 20 maisons incendiées à Mbengwi, au cours de la semaine dernière. Mbengwi est une ville commerçante de la région anglophone du Nord-Ouest en proie à un conflit armé entre séparatiste et militaires.
Les morts de civils ont été imputés aux forces de défense du Cameroun par des habitants de Mbengwi et les groupes de défense des droits qui assurent aussi que des jeunes ont été arrêtés et sont sans nouvelles. Selon le témoin présumé Peter Chefor, cité par la VOA, alors qu’il a réussi à s’enfuir vers Yaoundé après l’incendie de sa maison, ce sont les troupes camerounaises qui ont fait le coup.
« Quand j’ai regardé par la fenêtre (de ma maison), j’ai vu des militaires dehors malmener mon fils », a-t-il déclaré. « À ce moment-là, l’une des jambes des militaires était déjà sur la tête de mon fils, alors j’ai crié que c’est mon fils, ils ne devraient pas le tuer. Ce n’est pas un combattant Amba (séparatiste) », a indiqué l’homme qui vit désormais chez son jeune frère avec sa famille.
L’armée camerounaise a nié que ses troupes commettent des atrocités à Mbengwi. Selon un responsable du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique, Eyong Tarh, le gouvernement devrait enquêter sur les allégations et punir les troupes s’ils sont coupables.
« Après des témoignages oculaires, des preuves vidéo et des images satellites, le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique en collaboration avec la Base de données anglophone du Cameroun sur les atrocités, atteste ou confirme avec confiance que l’incendie des maisons a été causé par les forces de défense (militaires camerounais) et il n’y a aucun moyen qui puisse être refusé », a déclaré Tarh.
Tarh a déclaré qu’il est regrettable que des civils accusés de collaborer avec des combattants séparatistes soient tués ou que leurs maisons soient incendiées par l’armée, tandis que des personnes accusées de collaborer avec l’armée soient tuées ou leurs maisons incendiées par des combattants séparatistes. Selon lui, les civils se retrouvent pris entre deux feux sans une vraie possibilité d’en sortir indemne. L’armée camerounaise et les combattants séparatistes s’accusent mutuellement d’attaquer des civils.