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Bénin: une proposition de Boni Yayi pour résoudre la crise de Covid-19, appuyée par le sommet de Paris

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Sur sa Page Facebook officielle, l’ancien président béninois, Boni Yayi, a fait part, le 30 Avril 2020, de ses propositions pour résoudre la crise sanitaire liée à la Covid-19. L’ex-directeur de la BOAD avait suggéré, en son temps, l’émission des Droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, au titre du financement des économies africaines face à la crise de COVID-19. Des propositions qui, selon un journaliste-analyste économiste, sont appuyées par le sommet de Paris.

En effet, dans ses propositions en date du 30 Avril 2021, relayées par « Le Monde« , l’ancien président béninois, Boni Yayi, a fait savoir qu’« Il faut une émission en urgence de Droits de tirage spéciaux par le FMI en faveur de l’Afrique ».

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Une proposition qui n’est pas restée loin des résultats du sommet de Paris pour la relance de l’économie africaine, qui a eu lieu le 18 Mai 2021.

Dans son analyse, le journaliste économiste estime qu’en demandant à certaines grandes puissances d’accepter l’émission considérable de DTS, après celle qui a accompagné la crise financière de 2009, le Président Yayi faisait allusion aux États-Unis, l’Union Européenne, la Chine, le Japon, etc.

Pour Boni Yayi, ces grandes puissances, ayant des monnaies de réserve internationale gérées par leurs banques centrales respectives, peuvent demander au FMI de céder leurs parts à l’Afrique pour faire face à la crise et aux besoins des populations.

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L’attribution de ces DTS devrait être des dons et non des prêts. Les grandes puissances à monnaies de réserve internationales peuvent rembourser le FMI à travers les liquidités de leurs banques centrales respectives. Lire ci-dessous les propositions de Boni Yayi, publiées par le quotidien français « Le Monde ».

Tribune de Boni Yayi sur le gestion de la crise liée au Covid-19

Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, l’économie mondiale a été mise à terre en un trimestre, avec une prévision d’un recul de la croissance estimé à 3 % en 2020, selon le Fonds monétaire international (FMI).

En Europe, les tabous tombent. Le 20 mars 2020, la Commission européenne annonce une suspension inédite des règles de discipline budgétaire. Les négociations en cours entre les chefs d’Etat et de gouvernement autour d’un nouveau plan de relance pour prévenir un désastre économique tourneraient autour de 1 000 milliards d’euros.

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La Banque centrale européenne (BCE), quant à elle, dans sa volonté de faire « tout ce qui est nécessaire dans le cadre de son mandat pour aider la zone euro à surmonter cette crise », a annoncé 1 000 milliards d’euros de rachats massifs d’actifs sur les marchés financiers tout au long de l’année 2020.

Les Etats-Unis, eux, ont répondu aux ravages économiques provoqués par le coronavirus avec le plus gros programme de secours économique de son histoire, soit 3 000 milliards de dollars. Parallèlement, la Réserve fédérale américaine (FED) indique de son côté sa volonté d’acheter un montant illimité de dette publique à travers un programme très agressif de rachats d’instruments financiers d’ici à la fin 2020 de près de 3 000 milliards de dollars.

Deux défis à relever

Il faut des mesures tout aussi fortes pour l’Afrique. Pour ce qui est des solutions économiques adaptées au continent, je pense qu’il y a essentiellement deux défis à séparer : dans un premier temps, celui de mobiliser des nouvelles ressources pour le financement de la riposte à la crise du virus ; ensuite celui de l’annulation de la dette de l’Afrique dans le cadre d’un partenariat stratégique sans entamer l’attractivité du continent.

Par conséquent, je suggère que le FMI, au-delà de la première assistance déjà distribuée à quelques Etats africains, émette des droits de tirage spéciaux [DTS, l’actif de réserve international du Fonds], à hauteur de 114 milliards d’euros qui correspondent aux besoins du continent africain, selon les indications fournies par la directrice générale du FMI, Mme Kristalina Georgieva, pour permettre à l’Afrique – dont les banques centrales n’ont pas la même capacité de riposte que celles de la Chine, des Etats-Unis ou de la zone euro – de faire face le plus rapidement possible à l’impact négatif de cette crise sanitaire.

Nous triompherons ensemble ou nous périrons ensemble. Par conséquent, l’Afrique ne peut ni ne doit être laissée en marge des diverses mesures soutenues par les banques centrales en Europe, en Amérique ou en Asie.

Cette assistance du FMI à travers l’émission de DTS, peut être prise en charge par les banques centrales telles que la FED, la BCE, la Banque centrale du Japon, la Banque centrale de Chine décidées à appuyer les Etats africains pour juguler cette crise du Covid-19.

Des exigences en matière d’investissements

Cet appui permettra le renforcement des avoirs extérieurs des banques centrales africaines dont la capacité par rapport à leur engagement à vue ne permet pas de couvrir plus de quatre à cinq mois d’importations.

Les besoins globaux du continent africain peuvent être évalués sur la base des communautés économiques régionales et l’utilisation des ressources doit se faire dans le strict respect de la bonne gouvernance prescrite par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP).

Ces exigences en matière d’investissements concernent la modernisation des infrastructures hospitalières, les mesures de précaution, les traitements, la formation et les compétences du personnel hospitalier, sans oublier la protection sociale des citoyens, la relance économique, la stabilité des prix et la résorption du chômage.

Pour ce qui est de l’annulation de la dette de l’Afrique, la célérité que nécessite la gestion de la crise économique due au coronavirus ne saurait être freinée par des sujets qui ont toujours suscité l’hésitation des Etats créanciers.

En me référant à la réticence du G20 qui voudrait s’en tenir aux moratoires du paiement du service de la dette d’un an, je salue l’initiative de l’Union africaine (UA) de mettre en place un comité qui, outre la lutte contre la pandémie de Covid-19, donnerait une impulsion à la requête des Africains sur l’annulation de leur dette.

Des négociations à trois niveaux

L’Afrique a déjà bénéficié dans les années 1990 de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés) avec une annulation de la dette bilatérale et multilatérale. Cette initiative a jeté un doute sur la solvabilité du continent. Cette seconde requête d’annulation mériterait probablement des négociations à trois niveaux : au niveau des institutions multilatérales, au niveau des Etats et au niveau du secteur privé.

Si cette requête devait être prise en compte, ne susciterait-elle pas quelques questions au niveau des banques multilatérales ? Une annulation de leurs créances aura des impacts sur leur solvabilité. Au niveau des Etats, les négociations sont possibles, mais ce sont les mêmes créanciers qui alimentent les institutions multilatérales.

La question est de savoir si un pays comme la Chine, membre du G20, est prête à annuler sa créance sur le continent, soit 40 % de la dette africaine qui se situerait autour de 360 milliards de dollars. Enfin au secteur privé, il se pose la question de savoir qui va le rembourser ?

Autant d’obstacles qui prendront beaucoup de temps, alors que le traitement de ce coronavirus nécessite une célérité des actions à mener pour contenir les ravages humains et économiques. Nous aboutirons certainement à un traitement au cas par cas.

En conclusion, je suggère une émission en urgence de droits de tirages spéciaux par le FMI en faveur de l’Afrique, ce qui implique déjà les principaux contributeurs des ressources du FMI.

Seule une gestion véritablement solidaire et coordonnée au niveau mondial de cette crise sanitaire peut sauver l’humanité. Nous ne sommes plus à l’étape des promesses. Il faut arrêter l’hécatombe à laquelle nous assistons tous les jours et relancer les activités économiques.

Thomas Boni Yayi

(Ancien président de la République du Bénin)

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