Une vaste opération de lutte contre la fraude a conduit à l’interpellation de plusieurs agents des douanes et de la police républicaine en poste à Kassouala, un point stratégique situé à la frontière entre le Bénin et le Nigéria, dans la commune de Tchaourou. Ces fonctionnaires sont accusés d’avoir facilité la sortie illégale de produits tropicaux en violation des réglementations en vigueur.
Alertées par des signalements faisant état d’exportations frauduleuses régulières à Kassouala, les autorités douanières ont mené une opération surprise le mercredi 5 mars 2025. Sous la direction du chef du bureau de surveillance du territoire douanier, une équipe composée de douaniers et d’officiers de police s’est rendue sur les lieux et a fait une découverte préoccupante.
D’après les informations rapportées par Africaho, les agents en cause ont autorisé en toute illégalité le passage de 16 camions transportant des produits tropicaux tels que l’anacarde, le soja et le karité, contournant ainsi les procédures douanières officielles.
Face à cette fraude massive, les autorités ont immédiatement procédé à l’arrestation du chef de poste des douanes ainsi que de cinq de ses collaborateurs. Deux autres agents, qui n’étaient pas en service le jour de l’opération, ont été convoqués par la Brigade économique et financière (BEF) pour clarifier leur implication dans cette affaire.
Une affaire qui s’étend à la police républicaine
En parallèle, six policiers en poste à Kassouala ont également été arrêtés dans le cadre de cette enquête. Un fait troublant a particulièrement retenu l’attention des enquêteurs : au moment de leur interpellation, aucun des agents impliqués n’était en possession de son téléphone portable. Ce détail suscite des interrogations sur une possible tentative de dissimulation de preuves ou une coordination préalable pour éviter toute communication compromettante.
Autre élément intriguant : un incendie s’est déclaré sur les lieux au moment même de l’arrestation des suspects, entraînant la destruction de plusieurs pièces à conviction. Cette coïncidence soulève des soupçons quant à une tentative délibérée d’effacer des traces susceptibles d’impliquer d’autres acteurs dans ce réseau de fraude.
Les agents interpellés devront prochainement comparaître devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Ils devront répondre des accusations de corruption, complicité de fraude et abus de fonction.