Depuis quelques jours, la Société de Gestion des Marchés Autonomes (SOGEMA) est au cœur d’une affaire de 40 000 francs CFA. L’affaire est liée à la reconstruction des hangars partis en fumée dans l’incendie survenu dans le marché Dantokpa.
Dans une vidéo réalisée par Reporter Bénin Monde, des usagers du marché Dantokpo ont confié avoir payé une somme de 40 000 francs CFA à la SOGEMA, sans recevoir de factures. C’est ainsi que l’affaire a été révélée au public. Très tôt, des responsables de la SOGEMA sont montés au créneau pour donner leur version des faits.
Selon Raoul Dandjinou, Directeur de l’exploitation et des travaux (DET), ce n’est pas la SOGEMA qui s’occupe directement de la reconstruction des hangars sur le site incendié. « Après le sinistre, nous avons fait un recensement de tous les usagers qui sont sur le site. Quelques jours après, nous leur avons proposé des boutiques qui sont à Todomè, à l’étage et au rez-de- chaussée. Mais ils ont dit qu’ils ne peuvent pas laisser leur clientèle. Par conséquent, ils sont prêts à reconstruire leurs hangars », a-t-il confié au micro de Canal 3 Bénin.
La SOGEMA dans un rôle d’interface
Les sinistrés ont décidé de prendre en charge eux-mêmes la reconstruction des hangars. Mais la SOGEMA a quand-même voulu superviser l’opération et jouer un rôle de protecteur au profit des usagers concernés. Pour plus de suivi et de confiance, il a été décidé en commun en accord avec les sinistrés de confier les travaux aux menuisiers qui travaillaient déjà avec la SOGEMA.
Toujours dans son rôle d’interface, la SOGEMA a souhaité que les frais de reconstruction de hangars, qui sont de 40 000 francs CFA par usagers, soient payés dans ses locaux. Selon Raoul Dandjinou, les 40 000 francs CFA payès par les bonnes-dames ne sont pas destinés à la caisse de la SOGEMA. « Effectivement, elles versent les 40 000 francs CFA à la SOGEMA. Mais ces 40 000 francs CFA ne se logent pas dans les caisses de la SOGEMA », a fait savoir Raoul Dandjinou.
Selon le DET de la SOGEMA, c’est pour éviter les longues procédures que la société n’a pas voulu verser les frais dans ses caisses. « Si on les logeait dans les caisses de la SOGEMA, pour les ressortir, il y a des procédures », a-t-il dit. Vu l’urgence de la pluie, la SOGEMA a donc décidé de s’arrêter à un rôle d’interface entre les menuisiers et les sinistrés, pour éviter des cas de rançonnements et s’assurer de l’uniformité des hangars.
Pourquoi la non délivrance de reçus après payement ?
Les femmes ayant déjà payé la somme, se plaignent de n’avoir pas eu droit à la délivrance de reçus. Face à cette inquiétude, le Directeur de l’exploitation et des travaux donne des clarifications. « Chaque usager qui donne de l’argent, on inscrit son nom dans un cahier. A la fin, si l’usager vient prendre son hangar, le menuisier lui brandit une décharge qui atteste qu’il a pris les 40 000 francs CFA », a-t-il expliqué.
Selon Raoul Dandjinou, la SOGEMA ne pouvait pas délivrer de reçs dans cette situation. « Si c’est la SOGEMA qui délivre le reçu, ça veut dire que ça (les 40 000 francs CFA) transite par les caisses de la SOGEMA. Pour les sortir, il y aura de difficultés. Il y a des procédures sur procédures pour sortir l’argent », a-t-il expliqué.
Le premier responsable des menuisiers en charges de travaux, a confirmé les propos du DET en ce qui concerne la gestion des 40 000 francs CFA. « C’est pour garantir la transparence dans le processus que la SOGEMA s’est proposée d’être l’interface. Nous venons chercher les sous à la SOGEMA contre une décharge », a-t-il confié.