Le parti d’opposition Les Démocrates a annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires contre plusieurs maires et hauts responsables de la police républicaine.
Cette démarche fait suite à une série d’interdictions de rassemblements politiques et d’actions jugées arbitraires, notamment l’empêchement de députés du parti d’assister à une messe à Kpomassè le dimanche 8 mars 2025.
Selon Les Démocrates, ces entraves répétées à leurs activités illustrent un climat de répression politique, renforcé par les conclusions du rapport V-Dem 2024, qui classe désormais le Bénin parmi les États à système électoral autocratique.
L’incident de Kpomassè est particulièrement mis en avant : plusieurs députés du parti, dont le premier vice-président Éric Houndété, ont été empêchés sans justification officielle par les forces de l’ordre d’accéder à une messe pourtant autorisée par le maire.
Le parti souligne que ce type d’entrave n’est pas isolé et cite des cas similaires survenus à Gogounou, Sakété, Pobè, Abomey-Calavi et Toukountouna, où la police républicaine aurait bloqué des rassemblements politiques, y compris dans des lieux privés.
Un traitement inégal des partis politiques ?
Les Démocrates dénoncent une asymétrie flagrante dans le traitement des partis politiques au Bénin. Selon eux, les rassemblements des formations proches du pouvoir, notamment le Bloc Républicain (BR) et l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), bénéficient d’une totale liberté, tandis que ceux de l’opposition sont systématiquement réprimés.
Le parti cite également un incident impliquant le député Sounon Boké Soumaïla, qui aurait été agressé par le directeur départemental de la police de l’Alibori, ce dernier lui arrachant sa tablette sans fondement légal.
Face à cette situation, Les Démocrates ont décidé de saisir la justice contre plusieurs autorités locales et policières. Parmi les personnes visées figurent le directeur départemental de la police républicaine de l’Alibori, les commissaires de Pobè et d’autres localités. Cinq maires sont aussi accusés d’avoir entravé la liberté politique, notamment ceux de Pobè, Sakété, Abomey-Calavi, Waké et Toukountouna
Avec cette offensive judiciaire, Les Démocrates entendent faire valoir leur droit à un espace politique équitable, alors que le scrutin présidentiel de 2026 approche.