L’ancien Directeur général de la Police nationale, Louis Philippe Houndégnon, comparaît ce lundi 24 février 2025 devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) pour la troisième audience de son procès.
Il est poursuivi aux côtés d’un proche pour incitation à la rébellion et harcèlement par le biais d’un système électronique.
L’ex-patron de la police béninoise a été interpellé après plusieurs interventions médiatiques au cours desquelles il s’est exprimé sur des sujets sensibles, notamment la tentative présumée de coup d’État contre Patrice Talon impliquant l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ex-ministre Oswald Homéky. Lors de l’audience du 27 janvier 2025, il a nié toute implication, expliquant que ses prises de parole visaient uniquement à clarifier sa position et à se dissocier de toute forme de complot.
« Vous n’entendrez jamais mon nom associé à ces choses-là », a-t-il déclaré devant la Cour. Il a aussi révélé que des proches l’avaient incité à fuir au moment des arrestations, mais qu’il avait refusé, affirmant qu’il n’avait rien à se reprocher.
Des propositions de participation à un putsch
L’ancien DGPN a fait des révélations troublantes lors de son inculpation, affirmant avoir été approché par trois hauts responsables civils et militaires qui lui auraient proposé de prendre part à un coup d’État contre le président Talon.
Il a cependant assuré devant les juges qu’il avait systématiquement rejeté ces sollicitations, allant même jusqu’à citer implicitement les noms des personnalités impliquées.
Louis Philippe Houndégnon, envoyé à la retraite d’office, estime que sa situation actuelle est aussi liée à certaines critiques qu’il a formulées contre la stratégie de lutte contre le terrorisme du gouvernement. Lors d’une précédente intervention, il avait soutenu que cette stratégie ne respectait pas la nomenclature en vigueur en matière de défense et de sécurité.
Cette troisième audience s’annonce donc décisive. La défense espère obtenir une libération de l’ancien DGPN. tandis que l’accusation continue de considérer ses interventions comme une menace pour l’ordre public.