Le groupe parlementaire Les Démocrates nourrit des inquiétudes sur la transparence des élections générales de 2026. Il l’a exprimé ce mardi 13 juin dans une déclaration lue devant leurs collègues par l’honorable Woroucoubou Habibou.
Les élections générales de 2026 préoccupent les députés du parti Les Démocrates. A plus de deux ans de l’échéance, ils sont montés au créneau pour attirer l’attention de l’opinion sur le risque que les élections générales de 2026 ne soient ni transparentes ni crédibles. C’est à travers une déclaration faite ce mardi 13 Juin 2023 devant la tribune de l’Assemblée nationale.
Dans la déclaration lue par l’honorable Woroucoubou Habibou, l’opposition parlementaire est revenue sur le processus ayant conduit à la désignation des 4 représentants de l’Assemblée nationale au sein de la cour constitutionnelle. La minorité parlementaire a également déploré le mode de désignation des membres des commissions permanentes de l’Assemblée nationale et des représentants dans les institutions régionales.
« Toutes ces cavaleries politiques conduisent à un cadre institutionnel qui, si rien n’est fait mènera inexorablement notre pays, le Bénin à des élections générales de 2026 non transparentes et sans crédibilité« , a martelé la minorité parlementaire.
Les Démocrates ont déploré leur exclusion lors des désignations depuis que la neuvième législature est installée. Selon l’opposition, le président Patrice Talon a désigné 3 des sept conseillers de la cour constitutionnelle et ses deux partis politiques ont désignés les quatre autres conseillers. Au niveau de la commission électorale nationale autonome (CENA), a poursuivi Les Démocrates, c’est toujours le président de la République et ses soutiens qui ont désigné les membres de cette institution chargée d’organiser les élections.
De même, l’agence nationale d’identification des personnes selon le parti de l’opposition est logée à la présidence de la République et est gérée par une personne nommée par le chef de l’Etat. Au regard de tous ces éléments, la minorité parlementaire estime que ses craintes sont fondées et le cadre institutionnelle en cours d’installation viole en son article 3 les dispositions du protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance qui stipule que : « les organes chargés des élections doivent être indépendants et avoir la confiance des acteurs et protagonistes de la vie politique. En cas de nécessité, une concertation appropriée doit déterminer la nature et la forme desdits organes« , a rappelé Les Démocrates.
Le parti de l’opposition a également rappelé que le même protocole a exigé que la liste devant servir aux élections soit transparente et fiable avec la participation des partis politiques et les électeurs qui peuvent la consulter.
« Au regard de tout ce qui précède, on peut affirmer sans risque de nous tromper que toutes les réformes opérées ayant conduit à la mise en place du cadre institutionnel CENA-ANIP pour le compte des élections générales de 2026 sont des manÅ“uvres dolosives parce que contraire au protocole de la CEDEAO« , martelé l’opposition parlementaire.