L’Union Progressiste (UP), tout comme son frère jumeau, le Bloc Républicain (BR), s’active depuis peu sur le terrain, soit pour mobiliser ses membres et installer des cellules de base, soit pour recruter de nouveaux membres. Toutes ces activités visent un seul objectif, les législatives de 2023. Mais, curieusement, au sein de certaines formations politiques qui pourtant sont en sursis, rien ne semble se dessiner, bien qu’elles jouent leur survie au cours de l’échéance électorale qui s’annonce.
Selon les nouvelles lois électorales au Bénin, notamment l’article 27 de la charte des partis politiques, une formation politique qui ne prend pas part ou ne présente pas de candidat à deux élections législatives consécutives perd son statut juridique de parti politique.
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Cette disposition est une pression qui pèse sur certains partis politiques qui ont été mis sur les fonts baptismaux, après la dernière réforme du système partisan et avant les législatives de 2019.
Ces formations politiques ont, en effet, un défi à relever au cours des prochaines élections législatives, au risque de se voir attestées par le ministère de l’Intérieur, le certificat de décès prématuré de leur organisation.
Ainsi, les législatives de 2023 constituent un tournant dangereux pour certains partis politiques qui auront, entre autres, à faire le choix de sortir le grand jeu et maintenir leur survie ou être des témoins impuissants de leur prochaine disparition juridique.
Les législatives de 2023, une élection d’un enjeu épique…
Loin de tous les pouvoirs de décision politique, les législatives de 2023 doivent être pour l’opposition, l’ultime chance de revenir sur la scène et changer la donne politique au sein du Parlement.
L’enjeu est donc de taille et le mode de fonctionnement du régime dit de la rupture nécessite de l’anticipation.
Mais, au sein des forces de l’opposition, rien ne se dessine encore. Aucune action qui pourrait laisser transparaître un brin de volonté d’être à la course pour le compte des prochaines législatives.
Pourtant, depuis les dernières réformes, l’importance des élections législatives s’est renforcée.
En effet, pour que le candidat d’un parti politique puisse avoir son dossier de candidature validé, il a besoin d’être parrainé par des parlementaires ou par des conseillers communaux ou municipaux.
Les élections législatives de 2023 sont donc d’un grand enjeu, en ce sens que la non-participation à cette compétition électorale par certains partis politiques va consacrer leur décès juridique.
En dehors de cet enjeu, pour avoir son mot à dire lors de l’élection présidentielle de 2026, il faut lutter pour avoir des députés et conseillers communaux ou municipaux, susceptibles de parrainer le candidat du parti.
C’est cette élection qui permettra également au Parlement béninois de sortir de son caractère monochrome qu’il s’est enfourché depuis 2019, pour devenir un véritable lieu de débats politiques.
Les leaders de l’opposition ont-ils conscience de cette réalité? En tout cas, ils n’en donnent pas l’air et courent le risquent de se voir une fois de plus taxés de bande d’incapables par leurs camarades de la mouvance.