Le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole Wilfried Houngbédji, a répondu aux accusations portées par le parti d’opposition Les Démocrates, qui avait dénoncé des tentatives d’attentat contre la vie de ses dirigeants, y compris celle du président du parti. Le gouvernement a qualifié ces allégations de « comédie » et de « théâtralisation », rejetant fermement l’idée que la sécurité des responsables de l’opposition soit menacée.
Wilfried Houngbédji a insisté sur le fait que la sécurité intérieure et la libre circulation des personnes et des biens sont pleinement garanties par le gouvernement. Il a accusé Les Démocrates de manipuler l’opinion publique pour gagner de la sympathie, tout en rappelant des incidents sécuritaires survenus sous la présidence de Boni Yayi, ancien président du Bénin et figure de proue des Démocrates.
Le porte-parole a souligné que les pratiques dénoncées par Les Démocrates ne correspondent pas à celles du gouvernement actuel dirigé par Patrice Talon, affirmant que le gouvernement a des priorités plus importantes que de surveiller les activités quotidiennes des membres de l’opposition. Jusqu’à présent, Les Démocrates n’ont pas réagi à ces déclarations.
Verbatim
« En fait, dans un pays où il n’est pas possible d’accuser le gouvernement en place de partialité au regard de l’ampleur des chantiers qu’il ouvre ici et là sur le territoire national, dans un pays où il n’est pas possible de l’accuser non plus sur la qualité des infrastructures qu’il réalise parce que chacun voit l’exigence de ce gouvernement à faire en sorte que les projets se réalisent suivant des normes et des standards internationaux, dans un pays où la réalité est celle-là et où l’opposition, parce que ce n’est pas son rôle, n’est pas tenue de commenter ce que fait bien le gouvernement, dans un tel pays, que reste-t-il souvent à l’opposition pour exister, pour survivre ?
Il faut faire de la manipulation, il faut inventer des situations, il faut créer de l’actualité s’il n’y en a pas.
Ainsi, vous aurez observé vous-même que chaque fois ou de façon récurrente, cette opposition soulève un sujet qui n’en est pas, et dès qu’il est vidé, un autre apparaît. On l’a connu sur récemment, la révision de la Constitution, les histoires de 3e mandat qui n’ont jamais existé, et avec les clarifications apportées, chacun a pu comprendre, notre peuple a pu comprendre que la configuration de l’Assemblée nationale aujourd’hui est telle que même si un tel projet existait ou prenait corps demain dans l’esprit des gens de la mouvance, il n’aurait aucune chance d’aboutir parce que l’opposition a le nombre de députés qu’il faut pour empêcher éventuellement un tel projet de se concrétiser.
Donc, on aura compris que ça avait été un sujet agité juste au fin de la mobilisation politique, au fin de discréditer ceux qui sont en place.
Maintenant que ce sujet leur est retiré, il fallait en trouver un autre, et c’est celui-là dont vous parlez, eu le prétendu plan pour euh assassiner les responsables au premier plan de ce parti, donc décimer la hiérarchie du parti. C’est bien ce que les amis démocrates entendent faire gober au peuple, mais il ne vous a pas échappé, comme il n’échappe pas au président du parti les démocrates et à tous les militants démocrates, que l’une des choses que le président Talon et son gouvernement réussissent et qui est saluée de partout, c’est d’abord la sécurité à l’intérieur de nos frontières.
La libre circulation des personnes et des biens est une chose absolument garantie au Bénin, et nous travaillons même à l’optimiser. Le président vous l’a dit dernièrement, lui, il rêve d’un pays où on peut sortir à 0h, à 1h du matin, à 5h du matin, aller et venir et être en toute sécurité, en toute quiétude, vaquer à ses occupations. C’est ce que nous faisons à tel enseigne que le président du parti les démocrates, qui hier, pendant qu’il était aux affaires, par peur ou par dégradation des routes, pouvait quitter Kadou pour l’échangeur Godomé en hélicoptère, Cotonou pour Ouidah en hélicoptère, faire le tour du pays en hélicoptère.
Aujourd’hui, il roule sur les voies du Bénin en toute liberté, en toute quiétude, et vous le voyez aller ici ou là à la recherche de vitamine D. Pourtant, rien ne lui arrive et subitement, il découvre qu’il aurait un plan pour l’assassiner ou pour assassiner les responsables de ce parti. Je suis convaincu que si mon ami Guizo, qui est le signataire de ce communiqué, avait pris le temps de se souvenir des pratiques populistes que l’on a connues sous l’ancien président, il aurait hésité à poser sa signature sur euh ce communiqué.
Parce que, et vous ne devez pas l’oublier non plus, au début de son magistère à la tête de ce pays en 2006, 2007, il vous souviendra que le même président du parti les démocrates aujourd’hui avait inventé une tentative d’assassinat sur sa personne, alors même qu’il était dans les collines, dans les encablures de Savè, dans cette pérégrination de l’époque, et ayant découvert du fait de l’insécurité qui sévissait, ayant découvert des troncs d’arbres sur la route, on nous a vendu qu’il y avait un plan pour l’assassiner parce qu’il luttait contre la corruption. Or, chacun a pu voir comment la corruption s’est développée, émancipée sous son règne.
À l’époque, personne n’a oublié que c’est sous son magistère que Monsieur Pierre Urbain Dangnivo a disparu avec son véhicule entier, et à ce jour, aucune clarification n’a été faite. Personne n’a oublié les conditions dans lesquelles madame Agbossou, qui avait pourtant été sa ministre, a été liquidée, et à ce jour, cela n’a pas été élucidé. C’est pour vous dire que les pratiques que le parti essaie d’épingler ne sont pas les nôtres. Ce ne sont pas les pratiques du président Talon et de son gouvernement. Ceux qui sont habitués à ces pratiques, ils se connaissent, et on les a vus en 2019.
Ce n’est pas nous qui avons recruté des chasseurs Dozo pour venir ici s’en prendre aux Béninois. Vous n’avez pas oublié non plus ceux qui, au plus fort de leur gloire, nous promettaient de faire descendre leurs militants pour venir affronter les Béninois dans les rues de Cotonou, donc opposer les Béninois les uns aux autres, sommes toutes.
C’est pour vous dire que ces pratiques que le parti espère épingler, il devrait chercher plutôt ceux qui en sont habitués dans ses propres rangs autour de lui, plutôt qu’au niveau de ce gouvernement qui a beaucoup mieux à faire que de s’occuper de suivre les responsables d’un parti d’opposition dans leur vie au quotidien pour les embêter ou quoi. Les problèmes des Béninois, les problèmes du Bénin, nous sont autrement plus importants pour que l’on passe le temps, que l’on perde le temps à dire des plans de cette nature-là.
Ce n’est pas notre façon de faire, et nous, ce qui nous préoccupe, c’est comment nous améliorons les conditions de vie des Béninoises et des Béninois, même si l’action que nous menons, la rigueur qui va avec, fait que parfois, il y a des incompréhensions parce que c’est difficile pour tout le monde. Mais alors, je pense qu’il faut arrêter la comédie à ce niveau-là, la théâtralisation, et c’est toutes choses dans lesquelles vous ne voyez pas le président Talon et vous ne voyez pas son gouvernement. »