Le conseil national des chargeurs du Bénin (CNCB) couve un scandale financier. Les malversations ont été révélées par un rapport d’une soixantaine de pages produit par une commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la structure. Selon le contenu dudit rapport qui évoque des primes indûment perçus, plusieurs agents de la maison risquent des poursuites judiciaires.
La gestion au sein du conseil national des chargeurs du Bénin au titre de l’exercice 2020 n’est pas propre. C’est du moins ce que vient de révéler un rapport produit par une commission d’enquête parlementaire mise en place par l’assemblée nationale. Selon les informations de « Le Potentiel », le rapport des parlementaires présente un tableau de la gestion au cours de l’année écoulée.
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Au terme de sa mission, la commission d’enquête parlementaire a fait remonter des scandales financiers que couvrait le conseil national des chargeurs du Bénin (CNCB). Par exemple sur la rubrique « client et créances douteuses » mentionnée dans le rapport, on peut constater sur le compte de la structure, un solde de 1.135.748.513 francs CFA au 31 Décembre 2019.
Mais curieusement une année plus tard soit le 31 Décembre 2020, le compte du conseil national des chargeurs du Bénin présente un solde nul. Mieux, sur recommandation du commissaire aux comptes de la CNCB, ces créances ont été passées en perte définitive sans l’accord préalable du conseil d’administration. Il s’agit là bien évidemment d’un cas fragrant de vice de procédure.
Le rapport précise donc que le CNCB doit engager des poursuites en s’adressant à un avocat, un huissier ou un organisme de recouvrement. A la suite de ces poursuites, précise le rapport, « un constat d’échec doit en résulter pour justifier une créance irrévocable ». Un certificat d’irrévocabilité est adressé à la structure et permet de constater l’échec des démarches engagées et qui permet alors au conseil d’administration d’autoriser de passer la créance en perte ».
Cette procédure n’a pas été suivie et la créance est simplement passée en perte. La démarche est donc viciée et cache une intension de malversation. Le compte 4211 présente lui aussi une anomalie. Sur ce compte, des avances octroyées au personnel et évaluées à plusieurs millions de francs CFA est aussi passées en perte. 23 agents agents du Cncb sont concernés par ces avances. Des prêts qu’ils n’ont jamais soldés. Par ailleurs, il est aussi constaté que d’autres agents de la boîte ont perçu des primes de trop.
Une série d’irrégularités dans la gestion du conseil des chargeurs du Bénin qui risquent de rattraper plusieurs agents de cette structure étatique qui a été récemment dissoute.
La mauvaise gestion a conduit à la dissolution du CNCB
Le Conseil national des chargeurs du Bénin n’existe plus. L’office d’Etat a été dissout le mercredi 29 Septembre en conseil des ministres. Un liquidateur a été également nommé pour conduire la procédure. Après la dissolution de l’office, les activités résiduelles seront prises en compte par d’autres structures du ministère des Infrastructures et des Transports.
Au plan social, les agents employés par le CNCB dans le cadre de la gestion des activités transférées au Port autonome de Cotonou, y seront reversés. Quant au reste, sur la base des critères de qualification et de compétence, ils intègreront d’autres structures du ministère, avait précisé le compte rendu dudit conseil des ministres.
Rappelons que le Conseil National des Chargeurs du Bénin (CNCB) est un Office d’État à caractère commercial, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a été créé par Décret n°83-197 du 25 mai 1983. Les principales missions du CNCB sont:
- La défense des intérêts des Chargeurs (Importateurs, Exportateurs) ;
- L’assistance aux chargeurs par l’information et la formation ;
- La promotion de la chaîne des transports.