La rencontre d’échanges entre Boni Yayi et Patrice Talon continue de faire la vague dans l’opinion publique. L’expert en gouvernance, Joël Atayi-Guèdègbé n’est pas resté en marge des commentaires sur cette rencontre. Donnant son avis sur les demandes formulées par Boni Yayi, il estime qu’il n’est pas opposé à la réconciliation mais celle-ci à son avis ne doit pas se faire au détriment des victimes de la crise politique.
L’expert en gouvernance, Joël Atayi-Guèdègbé veut faire marcher ensemble le pardon et la réconciliation dans le processus en cours pour la décrispation. L’acteur de la société civile ne s’affiche pas en effet comme un ardent militant des « coups de chiffon » pour effacer les fautes et blanchir tous les coupables.
Pour lui, il faut certes le « pardon », et la République a d’ailleurs prévu les mécanismes pour que le pardon advienne. Cependant, il estime que cette réconciliation si nécessaire et si souhaitée ne devrait pas se faire au détriment des victimes des actes de violences.
Joël Atayi-Guèdègbé, hostile à une loi d’amnistie …
A la faveur de l’audience qu’il a obtenu du président de la République le 22 Septembre dernier afin d’échanger sur les possibilités d’une décrispation de la crise politique, le président Boni Yayi a formulé des demandes. Il a notamment demandé la cessation des poursuites contre des exilés et la libérations des détenus politiques.
Cette demande de l’ancien président de la République est perçue comme une prime à l’impunité par l’expert en gouvernance, Joël Atayi-Guèdègbé. Ce dernier semble plus favorable au fait que ceux qui ont commis des actes répréhensibles en répondent.
» On est censé être dans une logique de séparation des pouvoirs. La justice n’aime pas qu’on lui dicte la conduite à suivre« , indique-t-il face à la demande de Boni Yayi sur la libération de tous les prisonniers politiques. Sur l’éventualité d’une loi d’amnistie pour mettre le compteur à zéro, l’acteur de la société civile affirme être foncièrement contre les lois d’amnistie parce qu’elles tendent « à être une espèce de prime à l’impunité« .