Alors que tout semblait aller pour le mieux pendant les assises, l’installation du bureau du cadre de concertation des confessions religieuses (cccr) a ouvert la porte à l’esprit de division au sein de cette entité.
Le bureau du cadre de concertation des confessions religieuses installé lors de la dernière session ne fait pas l’unanimité. Il est contesté par une partie des membres du cadre notamment par Dah Adoko Gbèdiga, président national de la Plateforme de l’Union des associations et organisations des religions endogènes du Bénin (Uaoreb) et l’un des challengers au poste de président.
Les deux contestataires ont claqué la porte lors de l’élection estimant que la présidence du cadre de concertation devait revenir de droit à un dignitaire des religions endogènes. Pour soutenir sa position, Dah Adoko Gbèdiga a fait savoir qu’après le toilettage des textes, la présidence devait être assurée par rotation.
Les chrétiens et les musulmans ayant déjà assuré la présidence, au nom du principe de la gouvernance tournante du cadre de concertation instituée par les textes, c’est au tour des religions endogènes de présider l’entité.
Malheureusement par des manÅ“uvres du pasteur Michel Alokpo, déplore le dignitaire des religions endogènes, les religions endogènes ont été privées de leur droit et la présidence du cadre de concertation des confessions religieuses est à nouveau confié à un musulman. Dah Gbèdiga conteste donc le nouveau bureau et s’en remet à l’arbitrage du chef de l’Etat et du ministre de l’intérieur afin qu’ils rétablissement la justice en faveur des religions endogènes.
« …Tout s’est déroulé dans les règles de l’art »…
Du côté des autres associations du cadre de concertation des confessions religieuses, l’argumentaire de Dah Gbèdiga n’est que la réaction des mauvais perdants. Selon le président du présidium, le père Benoît Dansou, tout s’est déroulé dans les règles de l’art.
« A la réunion que nous avions tenue chez le médiateur de la République le 31 janvier 2021, les cadres des religions avaient revendiqué le fait que c’était leur tour de diriger le Cadre. Pour que tout le monde soit tranquille, nous avons introduit dans les textes, le vote pour pouvoir désormais départager. Et c’est ce que le présidium que j’ai présidé a appliqué« , a confié à « Le Matinal », le représentant de l’église catholique, le Père Dansou.
La position du prélat sera confortée par celle du rapporteur du présidium, Barthélémy Babalao, un dignitaire des religions endogènes. Pour ce dernier, une association ne peut pas prétendre représenter l’ensemble des religions endogènes. « La preuve, nous, on était resté jusqu’à la fin de l’Assemblée générale« , se confie-t-il pour se démarquer de ses compères.
Mais le camp de Dah Gbèdiga n’entend pas baisser les bras. Il trouve deux issues à cette crise, le rétablissement des religions endogènes dans leur droit ou la suppression du cadre de concertation des confessions religieuses.