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AccueilNon classifié(e)Bénin: condamné à  10 ans par la Criet, Joà«l Aà¯vo ne fera pas Appel du jugement

Bénin: condamné à  10 ans par la Criet, Joà«l Aà¯vo ne fera pas Appel du jugement

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Une semaine déjà que le candidat recallé du front pour la restauration de la démocratie, Joël Aïvo est condamné à 10 ans de réclusion criminelle dans un dossier de blanchiment de capitaux. Depuis ce jugement, ses proches et sympathisants se demandent si l’agrégé de droit ferait appel du jugement. La réponse à cette préoccupation est désormais connue, il n’y aura pas appel du jugement.

Il n’y aura pas de procès au second degré dans le cadre du dossier de blanchiment de capitaux dans lequel l’agrégé en droit, Joël Aïvo a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle. C’est l’option faite par l’accusé qui ne croit plus à l’impartialité de la juridiction d’exception.

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C’est du moins ce qui ressort de l’entretien accordé par Me Robert Dossou à la radio nationale. Selon le doyen du collège d’avocats qui a défendu la cause du constitutionnaliste, Aïvo n’entend pas faire un procès. « Il n’y croit pas et moi non plus. J’ai un dossier, je l’ai étudié, techniquement j’ai dit ce que j’en pense », affirme-t-il comme pour dire que techniquement ce dossier est déjà démontré mais la décision du juge n’a pas tenu compte de la technicité.

L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats dit d’ailleurs tout son étonnement quant à la décision rendue par la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Le professionnel du droit précise que sa philosophie pour cette juridiction d’exception, c’est: « appel ».

Il clarifie sa pensée en affirmant que « c’est la même chambre, une chambre à l’intérieur de la même pyramide coiffée par le même président à l’intérieur du même bloc, non ce n’est pas un appel ça« , martèle-t-il comme pour dire que serait une perte de temps et une perte d’énergie.

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Concernant l’éventualité d’une grâce présidentielle pour libérer ces personnalités politiques, Me Robert Dossou estime que cela ressort des prérogatives du chef de l’Etat et de son bon vouloir.

Les mots clés du procès Joël Aïvo

Après les dépositions des mis en cause, le ministère public représenté par le magistrat Mario Mètonou, après avoir exposé les faits a demandé à la cour de déclarer les accusés coupables pour blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État. Il a ensuite requis 10 ans de réclusion criminelle et une amende de 50 millions fcfa pour chacun des accusés.

Le procureur spécial de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a fondé sa réquisition sur cinq éléments. Pour lui, Joël Aïvo et ses co-accusés doivent être inculpés parce que:

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  • le complot contre la sûreté de l’Etat, est constitué dès son acceptation morale, avant qu’il ne se concrétise,
  • l’intention de coup d’Etat est clairement établie chez l’accusé Boni Sare Issiakou,
  • les éléments matériels accusant Boni Sare Issiakou sont les fonds reçus, les documents retrouvés chez lui et leur contenu,
  • Alain Gnonlonfoun a levé les fonds pour la caution de Joël Aïvo, dont Arnaud Houedanou est contributeur,
  • Joël Aïvo est bénéficiaire du complot financé par Arnaud Houedanou.

Ce que Joël Aïvo a dit à la barre

Appelé à la barre, le constitutionnaliste a d’abord exprimé sa joie de pourvoir enfin dire sa part de vérité dans ce dossier rocambolesque. « Je suis très content d’avoir finalement l’occasion de vous parler. J’ai attendu ça depuis très longtemps. Je vais répondre à toutes vos questions », a-t-il déclaré.

Interrogé sur ses rapports avec les sieurs Gilbert Zinsou et Arnaud Houédanou (les initiateurs de la supposée tentative de coup d’État), Joël Aïvo dit n’avoir vu qu’une seule fois de sa vie le second. Il confie par ailleurs que le premier est un « homme de terrain, qui a organisé deux dialogues itinérants ».

Sur son implication dans une supposée tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat, Joël Aïvo fait savoir qu’aucune preuve ne montre son implication alors que la Brigade économique et financière a eu le temps nécessaire de faire les enquêtes.

Mes deux ordinateurs, mes trois téléphones, et mon agenda sont à la Bef. Ils ont eu le temps nécessaire pour faire les enquêtes et fournir les preuves de ma culpabilité dans ce supposé coup d’État. Mais rien n’y fit. C’est la justice qui a établi ma proximité avec Mr Arnaud H. Si non je ne suis pas proche de lui ni lui de moi.

« Je ne suis pas un criminel…. »

Madame la Présidente, l’accusation me reproche d’avoir dit qu’il y aura alternance en 2021 et que le 6 Avril un nouveau Chef d’État prêtera serment à Porto-Novo. Je n’arrive pas à réaliser que j’ai été arrêté pour ça, que je fais la prison depuis 8 mois pour ça, et que je suis poursuivi par la Justice de mon pays pour ces propos. Et pourtant c’est vrai et les juges instructeurs ont même pu écrire tout ça dans les actes de mise en accusation. C’est surréaliste.

D’abord, permettez-moi de vous rappeler, Madame la Présidente, que l’alternance politique est une notion de Droit Constitutionnel et de Sciences Politiques qui signifie changement de Président de la République, de gouvernement à la suite d’élections démocratiques. Ensuite, la prestation de serment en avril au Bénin, c’est une tradition républicaine depuis les premières élections démocratiques de 1991. Même le Président Talon a prêté serment le 06 avril 2016. Enfin, Madame la Présidente, un putschiste ne s’annonce jamais. Il surgit, agit et se maintient. Croyez-moi, c’est un Professeur de Droit Constitutionnel qui vous parle.

En Afrique, le Colonel Mamady Doumbouya était-il candidat à l’élection présidentielle de 2020 en Guinée avant de renverser Alpha Condé ? Le Colonel Assimi GoÏta était-il candidat avant de renverser le Président IBK ? Le Général Guéï en 1999 ? Jamais. Un putschiste ne s’annonce jamais et ses intentions ou ambitions présidentielles ne sont jamais connues avant son coup d’État.

Cette loi universelle des coups d’État se vérifie aussi au Bénin avant 1990. Christophe SOGLO, Maurice Kouandété, Michel AÏKPE, Janvier ASSOGBA, Michel ALLADAYE et Mathieu KÉRÉKOU avaient-ils jamais été candidats à une élection présidentielle au Bénin ? Jamais. La Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a dit que la révision de la Constitution du Benin est non avenue. J’avais foi que le Gouvernement en tirerait les conséquences de Droit et que nous irons aux élections le 6 avril 2021.

« Madame, Messieurs les juges, un poulain qui nait dans une étable à côté d’une vache n’est pas un veau. On a beau me promener de juges en juges, me maintenir en prison, on a beau tenter de me faire porter le masque d’un criminel, on a beau tenter de délégitimer mon combat pour la démocratie, je ne serai jamais le criminel qu’on a voulu fabriquer et que je n’ai jamais été dans ma vie. » Mon éducation, mon hygiène morale, mon parcours professionnel, ma pratique sociale et ma réputation m’opposent radicalement au portrait du criminel que mes adversaires tentent vainement de vendre au monde entier »

Madame la Présidente, je ne suis dupe de rien. Je suis poursuivi pour avoir incarnée une alternative démocratique pour mon pays. Je suis poursuivi pour avoir préparé une candidature indépendante capable de provoquer l’alternance au sommet de l’Etat. Et la violence du traitement qui m’est infligé depuis le 15 avril 2021 est à la hauteur du signal fort que le régime actuel veut lancer à quiconque sera tenté par une candidature crédible et non contrôlée par le régime.

Mais la brutalité de l’injustice qui me frappe de plein fouet suffira-t-elle à dissuader demain, dix (10) millions de béninois de s’engager pour la défense de leur pays et surtout nourrir des ambitions pour leur pays ? j’en doute fort ».

l’État m’a abandonné…

Joël Aïvo : Depuis huit (08) mois, l’État m’a abandonné et livré à mes adversaires politiques. Depuis huit (08) mois, je n’ai rencontré sur mon chemin de croix aucun serviteur de l’État soucieux de mes droits. Madame la Présidente, l’État m’a abandonné aux mains de mes accusateurs qui ont eu le loisir de faire de moi ce qu’ils ont voulu et parfois en violant les lois de la République. En huit (08) mois, on m’a affligé toute forme d’humiliation : Me voici en gilet de prisonnier devant vous. J’en ai en bleu barré jaune fluor et en bleu barré rouge fluor. Je suis présenté devant le Procureur Spécial, je suis présenté au Juge d’Instruction, puis enfin en session criminelle. Comme un criminel. J’ai connu la sirène hurlante de la Police et de la voiture des prisonniers.

J’ai même connu les menottes, oui les menottes, car figurez-vous, que le Capitaine Rodrigue RIDAGBA, Régisseur de la Prison Civile de Cotonou m’a posé les menottes pour quelques minutes sur un trajet de moins de dix (10) mètres à l’intérieur de la prison avant de me les enlever une fois dans la voiture. Evidemment, chacun savoure le trophée qu’il tient en main. Madame la Présidente, j’ai dit que l’État m’a livré à la vengeance et à la punition de mes adversaires et que la justice ne s’est jamais préoccupée de mes droits.

A lire aussi: « On a l’impression que Joël Aïvo a tout fait pour qu’on le condamne », Bertin Koovi

Au contraire. En prison j’ai connu l’insalubrité de ma cellule, l’indignité, l’humiliation de recevoir mon épouse debout et parfois sous la pluie. Depuis huit (08) mois, je n’ai jamais pu m’asseoir avec ma femme pour régler les problèmes de nos enfants. Cette maltraitance que je subis depuis huit (08) mois sans avoir rien fait à personne, c’est mon chemin de croix. Je porte ma croix depuis huit (08) mois et je serai prêt, si c’est votre décision, à reprendre ma croix et à la porter de nouveau avec dignité et patriotisme.

«J’ai été arrêté le 15 avril en pleine circulation et à la BEF le Commissaire Allowanou me dit que je suis le père de 5 ans c’est 5 ans qui a déclenché des vagues de violences. C’est le lendemain à l’occasion du déferrement que j’entends parler de blanchiment. »

« Faites de moi ce que vous voulez… », Joël Aïvo

« Madame la Présidente, messieurs les accesseurs. Il ne revient pas à la justice criminelle d’arbitrer les adversités politiques.

Ensuite, j’aimerais vous faire remarquer que seule la démocratie est éternelle. On peut en sortir mais croyez-moi, on y revient toujours. La démocratie, c’est la sécurité et la sûreté pour tous. Hors de la démocratie, c’est l’aventure pour nous tous. Aujourd’hui c’est moi, à qui le tour demain ?

Pour finir Madame la Présidente, Messieurs les accesseurs, depuis le 15 avril, j’ai décidé de faire don de ma personne à notre pays. Vous êtes aussi des enfants de ce pays, faites de moi ce que vous voulez. »

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