Depuis le début de la semaine, le pain de 160 grammes est livré au consommateur final à 150FCFA. Une augmentation du prix du pain qui n’est pas du goût de la ministre Alimatou Shadiya Assouman.
Depuis le lundi 20 Février 2023, les boulangeries ont changé le prix de cession du pain aux revendeurs. La décision a été prise samedi 11 février 2023 à Abomey -Calavi lors de la première session du Conseil national de l’Association nationale des promoteurs et exploitants de boulangerie et pâtisserie du Bénin (Anapeb). Ainsi, de 90Fcfa ou 100FCFA, le pain est cédé aux revendeurs à 112FCFA.
Justifiant ce changement de prix, l’Association nationale des promoteurs et exploitants de boulangerie et pâtisserie du Bénin (Anapeb) estime qu’il s’agit d’une simple réorganisation dans le but de sauver les unités de production qui seraient asphyxiées par la cherté des intrants.
Selon le président de cette association, cette réorganisation interne n’affectera pas les consommateurs qui pourront continuer à acheter le pain à 125 FCFA Conformément aux dispositions de l’arrêté 2008 n°0052/Mic/Dc/Dgci/Dpci, qui fixe les poids et les prix du pain en République du Bénin. Mais sur le terrain, le constat est tout autre. Le pain est livré aux consommateurs à 150FCFA. Une situation qui fait rompre le silence au ministre de l’industrie et du commerce.
Dans une déclaration, Madame Alimatou Shadiya Assouman, ministre de l’industrie et du commerce fait des mises au point et rappelle les boulangers aux dispositions de l’arrêté 2008 n°0052/Mic/Dc/Dgci/Dpci.
Le prix du pain reste à 125 FCfa, pas un franc de plus
La ministre de l’industrie et du commerce n’entend tolérer aucune modification au niveau du prix du pain. « Le prix du pain reste à 125 FCfa, pas un franc de plus », martèle-t-elle dans une déclaration. L’autorité met en garde et promet déployer des équipes sur le terrain pour faire respecter le prix règlementaire fixé par l’arrêté 2008 n°0052/Mic/Dc/Dgci/Dpci portant fixation des poids et prix du pain en République du Bénin.
Revenant sur la pagaille actuelle sur le terrain, la ministre remet en cause la responsabilité des boulangers. A l’en croire, le prix du pain au Bénin est fixé par voie règlementaire. C’est donc un texte qui régit le prix du pain et tant qu’il n’y a pas un nouveau texte, c’est bien le prix de 106 FCfa les 160 grammes qui est homologué.
« Quand on prend l’arrêté, la cession à la boulangerie a été prévue à 112 FCfa et la cession au consommateur à 125 FCfa. C’est cela depuis 2008. L’esprit de cet arrêté, c’est 112 FCfa de cession au distributeur autour de la boulangerie. Donc, dans l’esprit de l’arrêté, il y avait un zonage par rapport à la cession aux distributeurs qui vont céder le prix à 125 FCfa au consommateur » , explique Alimatou Shadiya Assouman.
Mais au fil du temps, précise-t-elle, on constate une distribution tout le long de nos trottoirs, de nos rues, dans des conditions hygiéniques douteuses et dangereuses pour la santé, jusqu’à atteindre la prochaine boulangerie. « Donc, il y a une concurrence qui s’est installée et les boulangers, pour faire face à cette concurrence déloyale qui est créée par les confrères, ont commencé à modifier ces textes en instituant un contrat tacite entre les femmes distributrices et les boulangers eux-mêmes. Ce contrat fait qu’ils ont concédé une partie de leurs marges aux distributrices. Donc, au lieu de céder le pain à 112 FCfa conformément à l’arrêté, ils le cèdent à 90 FCfa voir 80 FCfa etc », a fait remarquer l’autorité.
Ce contrat tacite, conclut-elle est régi par un accord entre ces femmes distributrices et les boulangers. Donc, c’est un peu un contrat dans lequel n’intervient pas l’Etat puisqu’il a déjà réglementé la distribution du pain à 112 FCfa la cession et 125 FCfa au consommateur.