« Les revendications des groupes terroristes ne sont pas très claires », a déclaré mardi, le Premier ministre Burkinabé Albert Ouédraogo qui a, par la suite, donné des détails sur le profil de ceux qui attaquent le Burkina Faso.
Dans un entretien qu’il a accordé à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), le mardi 23 août 2022, le chef du gouvernement Albert Ouédraogo a déclaré que très peu d’attaques sont revendiquées dans notre pays. « On n’a pas une idée assez claire de ce qu’ils revendiquent. Mais, on a une idée de leur motivation. Les différents profils sous entendent en filigrane les motivations pour lesquelles les gens se sont engagés ».
En terme de profil, le Premier ministre affirme que d’abord, il y a le profil de religieux, qui défend sa religion. « C’est le profil de l’extrémiste violent qui veut imposer le califat par les armes et le sang. Il y a le profil du défenseur, celui dont la communauté a été victime d’exactions et qui a pris les armes pour défendre sa communauté, parce que lui-même sa survie et celle de sa communauté en dépendent ».
Plus loin dans ses explications, M. Ouédraogo souligne qu’il y a aussi le profil du suiveur, parce qu’on voit que c’est un effet de mode, on suit, on rentre dans le groupe. « Il y a les opportunistes, notamment les grands bandits qui se sont mués en terroristes et qui pensent que c’est une occasion de se faire de l’argent dans ces attaques. Il y a le profil de la victime contrainte, c’est-à-dire des gens qu’on a engagés de force dans les groupes terroristes ».
Deux grands groupes terroristes
Pour Albert Ouédraogo, le Burkina Faso connait très bien aujourd’hui, ceux qui l’attaquent : « Nous avons deux grands groupes qui nous attaquent. Il y a un groupe qui est très actif dans le Sahel et un autre qui est actif un peu à l’intérieur du pays (Sahel, Nord, Centre-nord, Est, dans les Cascades, Centre-sud, etc).
Il faut dire qu’au début de la menace terroriste, les groupes étaient constitués essentiellement d’étrangers, mais aujourd’hui, nous savons que pour la plupart, ce sont des Burkinabè. Les étrangers interviennent juste quand il s’agit de certaines actions spécifiques assez complexes. Les services de renseignement ont pu procéder aujourd’hui à un profilage des terroristes, donc nous connaissons les profils types des terroristes. ».
Nécessité de revoir le format des VDP
Sur la question des VDP qu’il faut désormais appeler Brigade de veille et de Défense patriotique, le Premier ministre reconnait qu’ils ont beaucoup contribué à cette lutte contre le terrorisme, mais qu’aujourd’hui, il y a nécessité de revoir le format pour que ce soit beaucoup plus efficace.
« La réforme des VDP va consister à mettre en place, ce qu’on appelle des groupes communaux de veille et de défense patriotique. Ce sera à l’échelle communale, et nous visons 304 communes. Mais ici, il faut dire que la philosophie est de faire en sorte que la composition des groupes reflète la diversité communautaire au niveau de la commune, parce que ce que nous avons vu jusqu’à présent, c’est qu’il y a une sorte de communautarisme qui s’est développée au niveau des VDP et a créé les effets pervers que nous connaissons.
Il y a également l’aspect financier dans cette réforme, parce qu’on constate jusqu’à présent que la rémunération n’était pas à la hauteur de ce qu’ils font sur le terrain. Il est envisagé d’octroyer une indemnité forfaitaire minimum de 50 000 à 60 000F par mois pour les personnes qui vont faire partie de ces groupes de veille et de défense patriotique. ».