Dans son discours marquant le début de l’année parlementaire, Cyril Ramaphosa, président de la première économie d’Afrique, a réaffirmé la souveraineté de l’Afrique du Sud dans la gestion de ses affaires internes, en particulier concernant les réformes foncières.
Il a souligné l’émergence du nationalisme, du protectionnisme et de la poursuite d’intérêts étroits, au détriment de la cause commune. Dans ce contexte mondial complexe, l’Afrique du Sud, en tant qu’économie en développement, doit s’adapter.
Toutefois, le président a insisté sur la résilience du peuple sud-africain, soulignant qu’ils ne se laisseraient pas décourager par un monde en constante évolution, et qu’ils ne se laisseraient pas intimider. Ces propos semblaient être une réponse directe aux menaces répétées du président Trump, menaçant de couper l’aide à Pretoria, l’accusant de saisir des terres et de maltraiter certaines populations.
Ramaphosa a défendu la loi foncière, précisant qu’elle visait à redistribuer les terres inutilisées ou celles susceptibles de servir l’intérêt public. Il a insisté sur le fait qu’aucune terre n’avait été confisquée, soulignant que la réforme foncière était légale et juste.
Le porte-parole du président a réagi aux affirmations de Trump et aux critiques d’Elon Musk, conseiller du président américain et natif d’Afrique du Sud, en les qualifiant d’« informations erronées » et en tentant de dissiper les malentendus. Dans un climat diplomatique tendu, Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, a annoncé qu’il ne participerait pas à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, les 20 et 21 février, qualifiant l’Afrique du Sud d’« anti-américaine ». Ces déclarations ont amplifié les tensions diplomatiques entre les deux nations.
Face aux députés sud-africains réunis au Cap, Ramaphosa a exprimé son inquiétude concernant le décret signé par Donald Trump, peu après son investiture, qui suspendait presque entièrement l’aide internationale pendant 90 jours. En Afrique du Sud, plus de 8 millions de personnes vivant avec le VIH dépendent de ce programme. La suspension de cette aide pourrait perturber les efforts de lutte contre le VIH et mettre en péril les progrès réalisés en matière de santé publique, a rappelé le président, précisant que ce financement représente environ 17 % des dépenses nationales consacrées à la lutte contre le VIH.