Les talibans ont nommé mardi 21 septembre plusieurs ministres et complété ainsi la formation de leur gouvernement, qui ne comprend aucune femme ministre ni ministère des Femmes, a annoncé leur porte-parole, Zabihullah Mujahid.
Ils avaient promis un gouvernement « inclusif », mais la promesse n’a pas duré longtemps. Après une première salve de ministres annoncée début septembre, les talibans ont dévoilé ce mardi 21 septembre le reste de leur nouveau gouvernement en Afghanistan. Aucune femme, ni de ministère des Femmes, n’y figure.
Le porte-parole du mouvement, Zabihullah Mujahid, a révélé lors d’une conférence de presse dans la capitale, Kaboul, les noms des nouveaux ministres et responsables, signalant que le gouvernement comprend désormais plusieurs minorités, et reflète la volonté du mouvement de former un « gouvernement fort et uni », rapporte l’agence locale « Ariana News ». Mujahid a déclaré que Noureddine Azizi a été nommé ministre du Commerce par intérim, Kalandar Abbad, ministre par intérim de la Santé publique, et Sadar Mulla Muhammad Ibrahim, vice-ministre de la Sécurité au ministère de l’Intérieur.
Le mollah Abdul Qayoom Zakir s’est également vu confier la fonction du sous-ministre par intérim de la Défense, Mujibur Rahman Omar, sous-ministre par intérim de l’Énergie, et Ghulam Ghaus, sous-ministre du Contrôle des catastrophes. La liste des nouveaux ministres et représentants du gouvernement comprend également : Gul Muhammad, ministre par intérim des Frontières, Arsala Khourti, ministre par intérim des Affaires des réfugiés, Lotfullah Khairkhwa, ministre par intérim de l’Enseignement supérieur, et l’ingénieur Najibullah, chef de l’Agence afghane de l’énergie atomique.
La tendance avait déjà été annoncée le 17 septembre, lorsque les talibans avaient semblé remplacer le ministère des Affaires féminines par celui de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, craint pour son fondamentalisme durant leur premier règne, il y a vingt ans. Il y a deux semaines, des femmes afghanes avaient manifesté pour demander d’être incluses dans la formation d’un gouvernement par les talibans. En vain. Elles demandaient aux talibans de préserver leurs acquis, le droit de travailler et le droit d’élection notamment.
À la mi-août, les Taliban ont réussi à prendre le contrôle de l’Afghanistan, coïncidant avec l’achèvement du retrait américain du pays le 31 du même mois. Samedi 18 septembre, seuls les garçons, collégiens et lycéens, avaient pu reprendre le chemin de l’école à l’occasion de la rentrée scolaire. Sur les réseaux sociaux, certains d’entre eux se sont mobilisés pour protester contre cette interdiction actuelle des filles d’aller à l’école. Parmi les slogans affichés, l’un d’eux affirme « Je n’irai pas l’école sans ma sÅ“ur », rapporte le média britannique Sky News.